L'état projette une ouverture de capital du Crédit Agricole du Maroc au secteur privé

Et les privatisations reprennent de plus belle

Le groupe Crédit Agricole du Maroc, le bras financier de l’État pour l’accompagnement des stratégies agricoles et le monde rural, projette d’ouvrir son capital au secteur privé.

À un moment où les recettes fiscales s’avèrent insuffisantes pour faire face au financement du budget 2022, le gouvernement Akhannouch n’a eu d’autre choix que de recourir à la vente des bijoux de famille, en relançant le programme de privatisation, entamée en 2019. Il envisage, ainsi, de programmer en 2022 «la cession, en plus des participations de l’État dans les entités déjà inscrites sur la liste des privatisables, d’autres sociétés à inscrire sur ladite liste ainsi que la cession des participations minoritaires non stratégiques directes de l’État».

Les produits estimés de ces opérations de privatisation vont faire entrer, en 2022, au Budget général de l’État (BGE), l’équivalent de 8 milliards de dirhams, dont 3 milliards de dirhams pour les cessions d’actifs et 5 milliards de dirhams pour les opérations de privatisation.

C’est dans cet esprit que des concertations sont en cours par le groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM) avec l’État, dans le cadre de la réforme du secteur public, pour consolider le modèle du groupe, par ailleurs solide et rentable, et préparer l’ouverture de son capital au secteur privé. Rappelons que le capital du CAM est détenu à hauteur de 75,2% par l’État et 10% par la CDG et le reste, soit 14,8% est réparti à parts égales entre MCMA et MAMDA.

Monde rural
Or, jusqu’ici, le bras financier de l’État pour l’accompagnement des stratégies agricoles et le monde rural groupe n’a pas jusqu’ici levé le voile sur le calendrier et le détail de l’ouverture du capital au secteur privé.

Cette opération de privatisation reste emblématique pour l’État puisque le Crédit Agricole du Maroc est un groupe qui se positionne aujourd’hui en tant que principale banque et leader historique du financement du secteur agricole au Maroc. Il représente un modèle en Afrique compte tenu de son engagement et des efforts qu’il déploie pour le développement de l’agriculture et du monde rural. En dépit de la crise, la banque fait preuve de solidité financière et d’une bonne dynamique commerciale.

Entre autres, le CAM enregistre une progression de 11% de ses crédits à la clientèle en affichant un encours de 96,3 milliards de DH à fin juin 2021. Le plan stratégique CAP 2023 vise la consolidation de la position de la banque dans le secteur de l’agriculture, de l’agro-industrie et le monde rural et sur les marchés à forte valeur ajoutée. Les projections tablent sur un PNB de 4,12 milliards de dirhams en 2021, qui sera porté à 4,36 milliards en 2022 et à 4,63 milliards en 2023. Les prévisions du résultat net s’établissent, respectivement, à 435 millions, 522 millions et 625 millions de dirhams.

Articles similaires