Esprit Start UP es-tu là ?

Seddik Mouaffak

Dans un environnement où le salariat est plus favorisé, le concept de start up peine à émerger.

L’aspiration à gagner sa vie de manière autonome et les faibles perspectives d’embauche se conjuguent pour inciter de nombreux jeunes à créer leur propre activité. Longtemps, un concept comme celui de startup est resté étranger au Maroc , où salariat et fonction publique sont traditionnellement plus favorisés. Or, les mentalités sont en train de changer et l’esprit de l’entrepreneuriat se diffuse petit à petit. Bien que le chemin reste ardu.Accélérateurs, incubateurs, aides financières comme le fonds Innov Invest de la Caisse Centrale de Garantie(CCG) -doté de 700 millions de dirhams et opérationel depuis la fin février 2018- ou même les récentes incitations fiscales de la loi de finances 2018 encourageant à la prise de participations dans le capital des startups, ne peuvent qu’inciter les jeunes marocains à se lancer désormais dans l’aventure.

A l’image de cette startup « Indoor » spécialisée dans l’affichage publicitaire qui est arrivée à séduire récemment un fonds d’investissement à Singapour, certaines startup créées au Maroc sont pleines de promesses.Néanmoins,s’ il existe actuellement presque un millier de start ups au Maroc, seulement une cinquantaine restent très actives sur le marché. C’est qu’une startup n’est pas une entreprise comparable à ces entreprises traditionnelles qui existent déjà. C’est une catégorie d’entreprise qui se distingue par sa capacité à innover. Or, l’innovation n’est pas un logiciel dominant dans notre environnement économique national. N’en déplaise au magazine américain « Bloomberg Business » qui vient de classer ,dans son édition 2018, le Maroc dans le top des économies les plus innovantes. Car, tous les observateurs avertis sont d’accord pour dire qu’en matière d’innovation, le Royaume se classe toujours loin derrière les géants nord-américains, européens ou asiatiques. Un long chemin reste, donc, à parcourir dans ce domaine. La startup se distingue, aussi, par sa capacité à lever des fonds importants et de croître de manière exponentielle.

Un tel modèle implique nécessairement une grande prise de risque, mais aussi une vision à long terme du marché. Or, là aussi, nos jeunes pousses ne sont pas vraiment gâtés par des banquiers et des financiers réputés frileux. Nos jeunes entrepreneurs-même ceux qui ont eu la chance d’ être accompagnés et conseillés au démarrage par ces grands opérateurs économiques publics et privés, notamment, marocains- se heurtent souvent au conservatisme de ces banquiers et investisseurs marocains, réticents à financer le risque. La culture du risque est peu répandue dans notre société. Par ailleurs, ce que nos jeunes entrepreneurs craignent plus : c’est moins la peur de ne pas trouver des investisseurs , que ces blocages qu s’appellent pression familiale. Une pression qui reste très forte. Et combien même certains jeunes entrepreneurs sont arrivés à dépasser ces contraintes, il leur reste non seulement à bien définir leur offre et à produire et délivrer les biens ou les services proposés, mais aussi à trouver des clients solvables. Un véritable parcours de combattant.

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