ENVIRONNEMENT: 50 milliards de dollars pour 55 projets

Nezha El Ouafi

Une ONG a établi un classement qui évalue 56 pays en matière de performance climatique. Le Maroc y est classé deuxième. Quelles sont les raisons qui font que le Maroc est un des champions de la performance climatique?

Le Maroc connait une grande vulnérabilité face aux impacts du changement climatique. Les politiques nationales, suivies depuis quelques années, font du Maroc un pays avant-gardiste en matière d’adaptation aux effets néfaste du réchauffement de la Terre. Aujourd’hui, le processus de préparation du Plan national d’adaptation est non seulement un engagement vis-à-vis de la communauté internationale, mais aussi une nécessité pour notre pays pour adresser la résilience de ses écosystèmes. «Le Maroc a beaucoup à gagner en s’engageant dans un tel processus d’une manière rapide, intégrée, participative, inclusive et efficace», nous explique Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Energie, des Mines et du Développement Durable chargée du Développement Durable. La Contribution Déterminée au niveau National (CDN) présentée dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat et réaffirmée lors de la COP22 à Marrakech est une réponse de l’ambition marocaine dans le domaine.

La CDN du Maroc «affiche une ambition de réduction totale de 42% des émissions de gaz à effet de serre en 2030», nous rappelle la Secrétaire d'Etat. Pour atteindre cet objectif, «le Maroc a mis en oeuvre 55 projets pour un investissement global de 50 milliards de dollars», se félicite Mme El Ouafi. Cet organisme dispose également d’un volet consacré à l’adaptation, décliné en plusieurs objectifs sectoriels pour les horizons 2020 et 2030. «Le coût de mise en oeuvre s’élèvera au minimum à 35 milliards de dollars», développe la secrétaire d’Etat.

La transition énergétique, une priorité pour le Maroc
Le Maroc fait de la transition énergétique un axe majeur de sa CDN, en accordant une place prépondérante aux énergies renouvelables et, de plus en plus, à l'efficacité énergétique. «La réalisation de nouvelles capacités pour atteindre cet objectif permettra au Maroc de réduire sa dépendance énergétique aux sources fossiles totalement importées et atteindre l’objectif de limiter ses émissions de gaz à effet de serre à 42% à l’horizon 2030», poursuit Nezha El Ouafi. Par ailleurs, le processus de mise en oeuvre des projets énergies renouvelables, particulièrement de sources solaire et éolienne, connait un progrès remarquable.

Quant à l’efficacité énergétique, le Maroc s’est engagé à accélérer la cadence des actions initiées dans ce secteur à travers une vision stratégique ciblant les secteurs énergivores, à savoir le transport, le bâtiment, l’industrie, l’agriculture, la pêche et l’éclairage public. La SNDD permet notamment d’aligner les priorités nationales aux engagements internationaux, à travers la mobilisation de l’ensemble des acteurs du domaine. «Elle vise aussi à renforcer la résilience de façon adéquate et urgente de la population et des territoires à travers l'alignement des plans d’adaptation et d’atténuation avec les Plans de Développement Régionaux (PDR)», selon la secrétaire d’Etat.

Cette stratégie permet d’accroître le soutien politique national en matière d’adaptation et d’atténuation et de mobiliser le soutien technique et financier au niveau international au profit des projets nationaux, aussi bien à travers les différentes institutions nationales telles que le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc.

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