Paru en 2014, le livre d’Egar Morin “Enseigner à vivre, Manifeste pour changer l’éducation” a été réédité plusieurs fois. Au Maroc, une édition en arabe vient de sortir.
C’est un livre qui, depuis sa parution en 2014, fait toujours débat en France et ailleurs. Il traite d’un sujet qui touche toutes les sociétés, qu’elles soient développées ou en voie de l’être, à savoir l’enseignement ou, plus globalement, l’éducation.
Son titre Enseigner à vivre, Manifeste pour changer l’éducation. Son auteur, Edgar Morin, est l’un des grands sociologues des temps modernes. «L’un des derniers philosophes au sens propre du terme», comme on se plait à le qualifier.
Réparti en plusieurs chapitres, le livre vient d’être édité en langue arabe par la maison d’édition casablancaise La Croisée des chemins. Une traduction réellement bien faite par l’écrivain et universitaire Azeddine Allam, qui a restitué les messages d’Edgar Morin de manière claire certes, mais alarmiste quand il le faut. Le tout dans une langue arabe qu’on aime sincèrement lire. Voire qui nous invite à la lecture.
Le livre part d’un descriptif de l’état du système d’éducation français et de la crise dans laquelle il se débat. Un constat qui interpelle tous les intervenants, pouvoirs publics, corps enseignant, élèves et parents d’élèves. Dressant cet état des lieux, Edgard Morin appelle à «une refonte profonde de l’éducation, centrée sur sa mission essentielle telle que l’envisageait Jean Jacques Rousseau: enseigner à vivre.
Il s’agit alors de permettre à chaque individu d’acquérir une autonomie, de se prémunir contre l’erreur et l’illusion, de pratiquer la compréhension d’autrui, de même que d’affronter les problèmes du «vivre» et les incertitudes de toute vie. Sept savoirs nécessaires sont ainsi utilisés dans une démarche didactique et fondamentalement humaniste.»
Rapport amoureux à l’école
Edgar Morin va plus loin dans son analyse de la crise de l’école en relevant qu’il ne s’agit pas uniquement d’une refonte, aussi profonde soit-elle, des programmes scolaires, mais de retrouver un «rapport amoureux» à l’école. En ce sens «qu’elle souffre aujourd’hui du manque de bienveillance des maîtres envers leurs élèves, et de l’absence de confiance des citoyens.»
Autant dire que la crise est à multiples facettes et, de ce fait, le livre d’Edgar Morin apporte une série de pistes de réflexions à même de permettre de s’en sortir.
Enseigner à vivre, Manifeste pour changer l’éducation Edgar Morin, traduit en arabe par Azeddine Allam Ed: La Croisée des chemins 50 Dh