LE TRAIN DE L’ENDETTEMENT EXTÉRIEUR CONTINUE

PRÊT DE 264 MILLIONS DE DOLLARS DE LA BAD

Pour la quatrième fois en moins d’un mois, le Maroc contracte un prêt auprès d’une institution internationale.

Le 10 avril, la Banque africaine de développement (BAD) mettait en place un fonds de 10 milliards de dollars pour aider les pays et les entreprises africaines à faire face à la pandémie actuelle de Covid-19. Une manne où le Maroc, premier client depuis belle lurette de l’institution basée à Abidjan, ne pouvait bien évidemment que puiser, et d’ailleurs le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, révélait le 30 avril à la Chambre des représentants que des discussions étaient, dans ce sens, entamées.

Et voilà donc que ces discussions ont désormais abouti, puisqu’un communiqué publié ce 27 mai a révélé que quelque 264 millions de dollars ont été accordés au Royaume. “Face à cette situation inédite, nous mettons tout en oeuvre pour appuyer le Maroc à contenir la propagation du virus et à en atténuer les conséquences économiques et sociales”, a expliqué à cet égard, dans ledit communiqué, le directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord, Mohamed El Azizi.

A travers ce prêt, et ce comme l’a souligné la banque elle-même, ce sont deux objectifs qui sont principalement visés: d’abord, aider le Maroc à améliorer ses capacités de réponses sanitaires au Covid-19, en se dotant plus précisément de centres de testing performants; ensuite, appuyer le programme d’arrêt de travail provisoire adopté le 16 mars par le Comité de veille économique (CVE) et qui permet d’allouer une rétribution mensuelle oscillant entre 800 et 2.000 dirhams aux salariés qui n’ont plus la possibilité d’être actifs professionnellement selon qu’ils étaient ou non affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le nombre de personnes que compte leur foyer.

Réforme du secteur des finances
Ainsi, le Maroc en est désormais à son troisième emprunt contracté auprès d’une institution internationale en moins de deux mois, après la Banque mondiale le 2 avril -275 millions de dollars reçus de la part de l’institution de Bretton Woods-, le Fonds monétaire international (FMI) le 7 avril -2,97 milliards de dollars- et le Fonds monétaire arabe (FMA) le 20 mai -127 milliards de dollars. Cette dernière institution avait, dans le communiqué ayant annoncé sa décision de prêter au Royaume, révélé qu’un deuxième prêt était également dans le pipe et qu’il visait à “soutenir [le] programme [national] de réforme du secteur des finances publiques”, sans toutefois en dire plus; et par ailleurs l’agence de notation Fitch Ratings assure que le FMI pourrait “dans les prochains mois” reprêter au gouvernement Saâd Eddine El Othmani.

Lors de son intervention susmentionnée au parlement, M. Benchaâboun avait aussi fait mention du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), de la Banque islamique de développement (BID) et la Banque européenne d’investissement (BEI) comme potentiel futurs prêteurs, sans compter qu’une sortie sur le marché des obligations est désormais quasiment actée.

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