Brutale. Amère. Dramatique. Ce sont les mots sévères employés sous le coup de l’émotion par le sélectionneur des Fennecs, Djamel Belmadi, au soir de l’élimination de son équipe par le Cameroun, après un but fatal inscrit à la 124ème minute par Karl-Toko Ekambi, attaquant des Lions indomptables lors de la deuxième prolongation du match retour disputé mardi 29 mars 2022, à Blida, en Algérie. Menés par un but à zéro, les Fennecs ne se sont pas découragés pour autant.
Ahmed Touba égalise à la 118ème durant la deuxième prolongation. L’Algérie, qui avait remporté le match aller à Douala (1-0), croyait dur comme fer à sa qualification. Mais en football, rien n’est acquis avant le dernier coup de sifflet final. A deux minutes de la fin, Karl-Toko Ekambi inscrit le but fatal. L’arbitre gambien, Bakary Gassama, siffle la fin du match. «On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match. Pour notre pays, notre peuple», a lancé le technicien algérien, qui s’est effondré sur la pelouse du stade.
«Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d’un mondial, c’est sûrement un problème de concentration, de lucidité», a-t-il expliqué en accusant l’arbitre d’avoir favorisé l’adversaire. Le moins que l’on puisse dire est que le château de cartes s’est littéralement effondré pour cette équipe algérienne qui espérait se qualifier à la coupe du monde après sa déroute humiliante à la coupe d’Afrique des Nations, jouée en février 2022 au Cameroun. Les Algériens n’ont jamais prévu ce scénario catastrophe. Devant leur écran de télévision, les Algériens sont apparus estomaqués, les yeux en pleurs et les visages crispés.
Au stade où a eu lieu la rencontre, à Blida, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, les supporters, en colère, ont provoqué des dégâts considérables suite à des scènes de violence perpétrées après le match. Chaises arrachées, pelouse abîmée, vestiaires attaqués, les joueurs ont vécu l’horreur. Pendant cette nuit cauchemardesque, l’Algérie a basculé. Alors qu’ils s’attendaient à célébrer la qualification au mondial, les Algériens sont plongés en quelques minutes dans l’humiliation la plus grave de leur histoire sportive. Personne n’avait prévu cela. Il faut dire que les Fennecs, bien qu’ils soient excellents sur le plan du jeu, ont été habités par la vanité et l’excès de confiance. Ils étaient gonflés à bloc par leurs dirigeants politiques.
Le régime algérien, qui a profité des deux premières victoires, africaine en 2019 et arabe en 2021, a trop politisé le foot en Algérie, au point où le président algérien, Abdelmajid Tebboune, s’est montré trop confiant dans ses pronostics dans une déclaration pour le moins étrange, qui a fait le tour des réseaux sociaux. Il avait notamment prévu non seulement la qualification au mondial mais que les Fennecs parviendraient jusqu’au quart de finale. Un pronostic que beaucoup d’internautes ont tourné au ridicule.
A.A