Elections 2021: Le vote de rupture

Décisifs, ces scrutins le sont. Les élections 2021 doivent en effet consommer la rupture avec le passé. Il faut absolument que les urnes enfantent des décideurs compétents, patriotiques, mus par l’intérêt général.

Législatives, régionales et communales: le 8 septembre 2021, 18 millions de Marocains sont appelés aux urnes pour trois scrutins qui décideront du futur gouvernement et qui scelleront l’avenir du pays qui parvient, à peine, à sortir la tête de l’eau face aux répercussions aussi imprévisibles que désastreuses de la pandémie du Covid-19 et de la crise économique qui en résulte. Face à la pandémie et aux défis de la vaccination dont la reprise économique dépend, le Royaume s’en est sorti, jusque-là, tant bien que mal, tout bien pensé. La campagne de vaccination est sur la bonne voie en dépit du retard qu’elle subit du fait de la pénurie (mondiale) en vaccins. L’économie, longtemps étouffée, respire un peu d’air et se redresse petit à petit, même avec des perspectives incertaines.

Chaque parti politique -notamment parmi ceux ayant un poids électoral certain- s’investit à mort pour arriver en tête, ce qui lui garantira que le futur Chef du gouvernement sera un des siens. Décisifs, ces scrutins le sont. Les élections 2021 doivent en effet consommer la rupture avec le passé. Il faut absolument que les urnes enfantent des décideurs compétents, patriotiques, mus par l’intérêt général. Quelles que soient les couleurs de la future majorité gouvernementale, le Maroc a besoin d’hommes capables de mener le changement et le développement tant désirés par une large frange déçue et désemparée de Marocains.

Il est vrai que les élections et la campagne électorale incarnent le jeu démocratique. Mais ce qui hante l’esprit des Marocains, c’est que ce nouveau rendez-vous électoral soit un duplicata de celui qui l’a précédé, même avec cinq ans d’intervalle. Ce qu’on constate aujourd’hui alimente cette appréhension: le PJD convoite le tout premier rôle, le PI et le RNI lui mènent une bataille rude, le PAM fait tout pour son maintien dans le peloton de tête...

De bonne guerre, certes. Et après? Qu’ont-ils fait pour rétablir une confiance brisée au fil des échéances électorales? Comment s’assurer que le nouveau modèle de développement portera ses fruits si les mêmes figures reviennent, si l’utilisation massive d’argent pour acheter des voix est toujours d’actualité -cela a été dénoncé par le PJD et le PPS- et si le poste de tête de liste est souvent accordé au «militant» le plus offrant…?

Sur le plan international, les récentes réactions et prises de position du ministère des Affaires étrangères face aux provocations et aux manigances de l’Algérie, de l’Espagne ou de l’Allemagne, ont nourri un grand sentiment de fierté chez tous les Marocains. Ce changement de paradigme dans les relations internationales du Royaume, tel que prôné par S.M. le Roi, est un acquis à préserver et à renforcer. Il n’y a que des dirigeants forts à même de prendre des décisions courageuses et stratégiques qui peuvent le faire.

Des dirigeants qui signent à blanc ce contrat social les liant à leurs électeurs et à leur pays, par-delà toute considération politique ou partisane et par-delà toute convoitise personnelle. L’alchimie malsaine qui faisait que jusque-là cohabitaient les bonnes intentions des uns et les intérêts sordides des autres n’a plus de place dans le Maroc de 2021.

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