Le haut-commissaire aux de l’ONU aux droits de l’homme, Volter Tu?rk, dans un discours prononcé lors d’une session de Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a mis en garde les humains sur la « voie actuelle » prise par l’humanité. Elle nous dirige vers un avenir dystopique : Une forme de « nouvelle normalité » faite de méthodes de guerre, de contrôles et de répressions de plus en plus exécrables et technologiquement avancées. L’émergence d’une telle normalité inquiète.
Les conflits se multiplient, les méthodes de guerre se sophistiquent, les régimes autoritaires multiplient les mépris flagrants du droit international et les atteintes aux droits de l’homme. Le simple quotidien s’avère de plus en plus lourd de charges. La nonchalance face à la mort par noyade du migrant et celle de milliers de civils par pilonnages aériens illustre l’insouciance global de cette nouvelle voie. La technologie, supposée être un vecteur de progrès, est détournée, sous prétexte de sécurité publique, pour surveiller et réprimer les populations.
Analysé, le discours de Volter met en évidence des enjeux majeurs : Une escalade de guerres qui se multiplient et se prolongent entrainant des souffrances humaines incommensurables ou les civils sont pris pour cible et ou les règles traditionnelles de la guerre sont bafouées. Les progrès technologiques offrent aux états autoritaires de nouvelles possibilités de contrôle. La reconnaissance faciale, la surveillance de masse, les drones armés sont autant d’outils qui menacent les libertés individuelles. Les crises successives (sanitaires, politiques, climatiques et financières) et la globalisation ont exacerbé les inégalités à l’échelle mondiale : Les plus pauvres souffrent et les riches voient leur fortune augmentée. La désinformation et la manipulation de l’information sont la nouvelle règle comportementale de ce nouveau monde.
Les réseaux sociaux facilitent la propagation des fausses informations et la manipulation de l’opinion public. Cette désinformation fragilise les démocraties et attise les haines et les divisions. Pas plus tard que le 10 septembre 2024, lors du débat des élections américaines à ABC, Trump a usé de 33 « falses claims » pour faire pencher les électeurs de son côté. La plus hilarante de ces fausses déclarations affirmées par le possible futur président des USA, est qu’à Springfield, les émigrés mangent les chiens et les animaux de compagnie des bons américains qui y vivent. Il boucle son affirmation par « … et c’est ce qui se passe dans notre pays, c’est une honte. »
Que faire face au tableau noir de Volker ? Les réponses standards proposent un renforcement des Nations Unies. D’autres réponses clament la promotion de la démocratie et l’Etat de droit, la lutte contre les inégalités et la régulation des nouvelles technologies. Le développement de l’intelligence artificielle soulève les questions de l’éthique, de la sécurité et de la gouvernance. Ses algorithmes présentent des risques ontologiques, une croissance des inégalités, de possibles pertes de contrôle et son utilisation à des fins de malveillances comme la cybercriminalité ou la fabrication d’armes.
En fait, l’appel de Volker est un appel à la conscience de chaque État et de chacun. Le Maroc pourrait initier de petites étapes par l’accélération de la transition énergétique, la lutte contre les inégalités, l’accès à une éducation de qualité, le renforcement de la protection sociale et une gouvernance participative qui intègre l’éradication de la corruption et un barrage efficace contre l’accès des trafiquants aux institutions nationales.