Graves dysfonctionnements dans la gestion de l'aide alimentaire aux camps de Tindouf

Le Programme alimentaire mondial pointe l’Algérie du doigt


Ce n’est ni un officiel ni un media marocain qui l’a dit, mais bel et bien un organisme onusien. Et pas n’importe lequel. Notamment pour ce qui est de son importance dans les actions humanitaires. Il s’agit du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a relevé de graves dysfonctionnements dans la gestion par l’Algérie de l’aide alimentaire destinée aux populations dans les camps de Tindouf. C’est écrit noir sur blanc dans le rapport de l’évaluation de l’action du PAM en Algérie pour la période 2019-2022.

Rapport élaboré par une équipe d’évaluation indépendante, à la demande de l’organisme onusien. Le document rendu public à Rome en ce début mars 2023, signale «l’absence de contrôle direct sur la distribution de l’aide alimentaire générale et du libre accès aux camps», indiquant que «l’organisation dispose d’une habileté limitée pour garantir le respect des principes humanitaires dans les camps’’. Le rapport relève en outre que «l’aide alimentaire est distribuée à toute la population des camps et non uniquement aux plus vulnérables’’, comme cela est relaté dans les rapports antérieurs du PAM.

Une révélation qui démasque un des outils du stratagème utilisé pour gonfler délibérément les chiffres de la population dans les camps de Tindouf. Il ressort à cet égard la nécessité de mettre à jour les informations relatives à l’aide alimentaire dans les camps de Tindouf à la lumière de cette nouvelle donne, et de renforcer le plaidoyer pour l’enregistrement de cette population par le HCR, dans l’attente de son retour à la mère patrie. L’enregistrement étant un outil clé de protection, d’évaluation des besoins et de solutions. Opération que l’Algérie refuse depuis toujours.

Pire, le PAM a «eu du mal à nouer des relations solides avec le croissant rouge algérien ». C’est la milice du «polisario» qui organise la distribution de l’aide alimentaire dans les camps au nom du croissant rouge algérien, note le rapport. Il en découle une pérennisation de la dévolution par l’Algérie de ses responsabilités au profit de la milice du «polisario», étant précisé que cette dévolution a été condamnée depuis 2018 par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies.

«L’un des défis de l’évaluation est que tous les participants aux entretiens et discussions de groupe sont sélectionnés par les soi-disant «autorités des camps», indique le rapport. Un constat qui dénote de la volonté d’empêcher l’équipe d’évaluation d’entrer en contact avec des personnes susceptibles de révéler d’autres dysfonctionnements et des détournements de l’aide.

Autant dire qu’avec ce rapport, Alger est encore une fois démasqué, pratiquant et couvrant des détournements de l’aide humanitaire et refusant le recensement des populations dans les camps de Tindouf.

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