DROIT DANS LE MUR

Driss Fahli

ENTRE RICHESSES ILLICITES ET CONFLITS INTERNES NOUS N’AVONS QUE L’EMBARRAS DU CHOIX.

Où va le Maroc? Une question posée par un journal de la place. C’est aussi la question que se posent tous ceux qui sont dans la galère du pays et qui ne savent plus à quel courant se vouer. La question prend aujourd’hui plus d’acuité car la réponse est mieux perçue. Sans avoir besoin d’argumenter, car les arguments jonchent à foison nos rues, nos feux rouges, nos partis, nos écoles, nos hôpitaux, nos services publics, etc., la réponse qui vient à l’esprit est: La galère vogue droit dans le mur.

Il y aura toujours des optimistes qui voient les difficultés en rose. Ils pensent qu’aller dans le mur vaut toujours mieux qu’aller à reculons et davantage que courir à sa perte. Qu’à cela ne tienne, chacun voit midi à sa porte et se préoccupe plus de son escompte que de l’intérêt général. Telle est la donne.

Qu’un congrès du Parti de l’Istiqlal où les gens censés conduire la destinée du pays se transforme en arène de casseurs d’assiettes et de violences est non seulement révélateur du degré de déliquescence de ce parti mais aussi de celui du système politique global du pays et du niveau mental et éducationnel des politiciens qui le président. C’est du droit dans le mur. Où est passée la démocratie interne de nos partis? On est amené aujourd’hui à regretter l’absence de la chape de plomb de Hassan II et les extravagances de Basri. A l’époque, les partis se tenaient en rang et leurs secrétaires généraux, dotés d’un haut sens politique, n’étaient ni des clowns, ni des opportunistes.

La déliquescence du parti de l’Istiqlal est maintenant renforcée par la salissure de l’argent. Une OPA est faite sur le parti par un riche clan sahraoui qui achète le parti. Il pousse un petit-fils d’Allal El Fassi et beau-fils d’un autre Fassi à servir de Cheval de Troie. Dimanche prochain, si les choses se passent sans casse, Les Istiqlaliens auront à choisir entre la peste et l’asthénie en attendant de céder le poste au prochain fifils à son beau-papa. D’un héritage interne familial, le parti revient à une structure tribale. On passe de l’ère de Si Allal El Fassi à l’ère de Si Hamdi Rguibi. Après tout pourquoi pas? Cela aura au moins l’avantage de remplacer les pions actuels par de nouveaux.

Si le parti de l’Istiqlal vit ses soubresauts, le PAM et le PJD ne sont pas épargnés. Entre richesses illicites et conflits internes nous n’avons que l’embarras du choix. Une autre info hilarante nous vient du HCP (Haut Commissariat au Planquage de l’information): La belle étoile marocaine sert de toit à 7.226 sans abris. Les efforts consentis depuis 2004 ont permis au Maroc une réduction de ses SDF de 1,1%. Ils étaient 7.308 en 2004. C’est marrant, non? Les décideurs du HCP prennent les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages pour se moquer de nous à ce point. A mon avis ils ont oublié de préciser que l’unité de mesure est l’hecto-SDF.

J’invite donc M. Lahlimi à visiter le jardin public du Bd de Bordeaux à Casablanca. SDF, enfants sniffeurs et drogués ont squatté définitivement les lieux où ils mangent, pissent, défèquent et violent les jeunes SDF et ce, sous le regard désarmé de l’autorité publique. C’est aussi du droit dans le mur.

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