Disparition du journaliste Ismaïl Harakat, 52 ans: Adieu l'ami

Décédé ce 9 novembre 2021, Ismaïl Harakat laisse un grand vide dans le coeur de ceux qui ont eu l’opportunité de le côtoyer.

Ismaïl Harakat se savait, depuis quelque temps, très malade. Mais rien qui ne vînt entamer la bonhomie que tout le monde lui connaissait. Au bout d’un dur combat qu’il a mené avec beaucoup de tempérament et de conviction, notre ancien collaborateur a été rappelé ce 9 novembre 2021 à son Créateur à l’hôpital Fleury de Montréal, où il était hospitalisé depuis quelques semaines.

Au sein de la profession, le choc a été de mise. Âgé de 52 ans à peine, M. Harakat, fils de l’historien feu Brahim Harakat, était non seulement encore trop jeune mais, surtout, une figure très appréciée. À Maroc Hebdo, dont il aura quelque deux ans durant accompagné l’aventure au tournant des années 2010, le souvenir qu’il a laissé est impérissable. Il laisse derrière lui une épouse éplorée, Mouna, et deux enfants, Adnane, 18 ans, et Nour, 15 ans, sans oublier, sa mère sur laquelle la triste nouvelle a eu l’effet d’un choc terrible. Son rapatriement au Maroc est prévu dans la nuit de jeudi 11 à vendredi 12 novembre et son inhumation après la prière d’Addohr à Rabat, à côté de son défunt père.

Passionné par son métier
Dans l’hommage qu’il lui a rendu sur notre site web le jour même de son décès, notre collègue Aissa Amourag a, à très juste titre, décrit “un journaliste pas comme les autres, toujours à l’affût des nouvelles, passionné par son métier, et ayant surtout d’excellents rapports avec tout le monde”. On y ajoutera aussi qu’il était un touche-à-tout, pouvant aussi bien parler de football, qui fut son premier amour journalistique à la fin des années 1980, que de culture, en passant par les sciences politiques, qu’il a enseignées à l’Université de Sherbrooke.

Il aura toutefois eu deux grandes passions. D’abord, la langue française, qu’il maniait à merveille. Fruit du grand amour qu’il portait à ses lettres. Et avant tout, le Maroc. Installé à partir de janvier 2002 au Québec, M. Harakat n’a jamais oublié son pays. Il y revenait à chaque fois qu’il en avait l’occasion et y avait même repris pied, d’où son passage à Maroc Hebdo.

Au sein de la société québécoise, M. Harakat était connu comme une figure engagée en faveur de l’intégration de ses compatriotes, auxquels il dédia le projet médiatique Espace MRE, qui rapidement parvint à se tailler une place au soleil. Plus récemment, il fut également aux manettes d’un magazine francophile du nom de Francomania; ce qui, au pays de Félixe Leclerc, ne pouvait que lui valoir des dithyrambes: en février 2020, il a été récipiendaire de l’ordre Lafayette, qui récompense les promoteurs du français en Amérique du Nord.

“Réunis en urgence, les bureaux directeurs de l’Ordre Lafayette Canada, de l’Ordre Lafayette USA et de l’Ordre Lafayette International ont décidé à l’unanimité de lui décerner à titre posthume la médaille de Grand-croix de l’Ordre Lafayette, qui est la plus haute distinction de l’Ordre, pour sa remarquable implication au sein de l’Ordre Lafayette au Canada, aux USA et au Maroc”, écrit Gérard Charpentier, Président, Grand-croix de l’Ordre Lafayette.

À Salé, où il a vu le jour, comme à Montréal, sa terre d’élection, M. Harakat laisse, avec sa disparition, un grand vide, que seule l’appréciation des moments partagés avec lui peut combler. Quant à la tristesse qu’il laisse dans les coeurs de ceux qui l’ont connu, il leur faudra bien s’y accoutumer.

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