Diplomatie: Rabat et Nouakhott poursuivent leur rapprochement

La dernière fois que le Maroc et la Mauritanie ont tenu une haute commission mixte, c’est fin avril 2013 dans la capitale de la voisine du sud, Nouakchott. A l’époque, les deux pays étaient en froid en raison des suspicions du président mauritanien d’alors, Mohamed Ould Abdel Aziz, vis-à-vis du Royaume, qu’il pensait vouloir le renverser. Entretemps, bien de l’eau a coulé sous les ponts, et le successeur de M. Ould Abdel Aziz, à savoir Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a, depuis son installation début août 2019, fait du rapprochement de son pays avec le Maroc une priorité.

D’ailleurs, c’est sous ce signe que Rabat tient ce vendredi 11 mars 2022 la huitième commission mixte bilatérale, en présence notamment du Premier ministre mauritanien, Mohamed Ould Bilal, dépêché expressément. Ce dernier se trouve ainsi depuis le 10 mars 2022 dans la capitale, où c’est le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch lui-même qui l’a accueilli. Comme d’habitude différents accords devraient être signés, mais le plus important sans doute pour le Maroc et la Mauritanie est de consacrer leur détente en cours depuis plus de deux ans et demi, qui fait que Rabat sait qu’elle compte dans son versant méridional sur un allié. A cet égard, on se rappelle que la Mauritanie avait soutenu l’opération organisée le 13 novembre 2020 par les Forces armées royales (FAR) dans la zone de Guergarate, à sa frontière avec le Maroc, pour en déloger les milices du mouvement séparatiste du Front Polisario, qui y bloquaient la circulation des biens et des personnes entre les deux voisins.

Dans le même sens, l’année 2020 avait vu responsables marocains et mauritaniens rendre visite les uns aux autres et tenir deux réunions de commissions militaires mixtes. M. Ould Cheikh El Ghazouani doit justement lui-même faire le déplacement au Maroc, après que le roi Mohammed VI l’ait invité à s’y rendre, tandis que le Souverain avait promis de faire le plus tôt possible le voyage opposé. Naturellement, l’Algérie doit voir cela d’un mauvais oeil, même si Nouakchott fait clairement part de son intention de maintenir des relations équilibrées avec l’ensemble des pays du voisinage maghrébin, comme l’avait illustré le fait qu’elle ait tenté de jouer les intermédiaires avec la voisine de l’Est après la rupture par cette dernière, fin août 2021, de ses relations avec le Maroc.

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