La diplomatie sur le climat reprend

Sommet sur le climat du G7 du 11 au 13 juin

En s’attaquant au casse-tête climatique, les négociateurs espèrent déboucher sur des progrès qui permettront de prendre des décisions lors de la COP 26, prévue en novembre 2021 à Glasgow.

A six mois d’une Conférence climat cruciale, les Nations unies reprennent, lundi 31 mai 2021, par visioconférence des négociations sur les dossiers non résolus, alors que l’élection de Joe Biden a redonné un coup de fouet à la lutte contre le réchauffement climatique. La pandémie de Covid-19 a percuté le calendrier de la diplomatie du climat, à l’arrêt depuis l’échec de la COP25 de Madrid fin 2019.

Les attentes se concentrent donc sur la COP26, reportée d’un an et désormais prévue en novembre à Glasgow. D’autant que le changement à la présidence américaine a relancé le processus politique, après quatre années de climato-scepticisme trumpien. Le sommet en ligne sur le climat convoqué fin avril par le nouveau locataire de la maison Blanche a vu les grands pays émetteurs redoubler d’engagements vers la neutralité carbone, à commencer par les États-Unis euxmêmes.

Alerte d’urgence
Et la lutte contre le changement climatique figurera en bonne place au sommet du G7 en Cornouailles du 11 au 13 juin 2021, pendant les nouvelles discussions onusiennes. Le club des pays riches s’est tout récemment déjà engagé à stopper toute aide publique aux centrales à charbon, très polluantes. Un activisme bienvenu alors que les scientifiques alertent sur l’urgence face à un bouleversement qui menace de conséquences irréversibles.

Mais plusieurs questions clés restent sur la table des négociations, notamment le fonctionnement des mécanismes de marchés carbone prévus par l’article 6 de l’accord de Paris, sur lequel les quelque 200 signataires n’arrivent toujours pas à s’accorder.

Des règles de fonctionnement de l’accord, notamment en matière de transparence, restent également à finaliser. «Un élément central de la mise en oeuvre véritable de l’accord de Paris,» souligne Nathan Cogswill, chercheur à l’institut américain World Resources Institute. Également à régler, la finalisation des plans d’adaptation aux conséquences du changement climatique ou l’engagement des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars US par an d’ici à 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. Enfin, de nombreux pays doivent encore finaliser leurs engagements révisés de réduction d’émissions (NDC), qui devaient normalement être soumis avant le 31 décembre 2020, et sont selon l’ONU encore loin de permettre tenir les objectifs de l’accord de Paris.

Un menu copieux, donc, pour les «organes subsidiaires permanents» de la convention climat des Nations Unies, l’un dédié au «conseil scientifique et technologique» (SBSTA) et l’autre à la «mise en oeuvre» (SBI). Ils se réunissent habituellement en juin à Bonn (Allemagne), lors de rencontres qui attirent des milliers de participants du monde entier. Pandémie oblige, les discussions se tiendront cette fois par visioconférence, jusqu’au 17 juin 2021, à raison de trois heures par jour, sur différents créneaux horaires pour ne léser aucune région du monde.

Un format «pas idéal du tout, mais inévitable, » estime la norvégienne Marianne Karlsen, présidente du groupe SBI. Le forum de juin n’est pas une enceinte de décisions, mais les négociateurs espèrent déboucher sur des progrès «qui nous permettront de prendre des décisions quand nous nous rencontrerons en personne» pour la COP26, abonde Tosi Mpanu Mpanu, président du groupe SBSTA. «Il est important d’envoyer un message clair au reste du monde: nous sommes très sérieux pour appliquer l’accord de Paris et nous attaquer à ce casse-tête climatique,» souligne le diplomate congolais.

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