Que ce soit au niveau de l’automobile ou dans l’industrie, l’hydrogène vert se place comme une source d’énergie intéressante. Les avancées sur le stockage solide permettent d’espérer une accélération de son développement.
Le 8 octobre 2021, le Maroc met en place une feuille de route plaçant l’hydrogène vert comme une “énergie du futur”. L’objectif est de permettre au royaume de diversifier son bouquet énergétique à travers l’intégration de sources d’énergie renouvelable dans des secteurs difficiles à décarboner. “L’établissement d’une industrie nationale basée sur l’hydrogène permettrait d’abord de remplacer les importations d’ammoniac par une production locale de cette importante matière première du secteur des engrais”, indique-t-on du côté du ministère de la Transition énergétique.
La stratégie prévoit qu’en 2030, la plus grande partie de la demande concerne la matière première et proviendra probablement des exportations et de l’industrie. Une demande plus faible pourrait apparaître dans le secteur des transports, associée à l’hydrogène vert utilisé pour le fret, les mines et les transports publics. En 2040 et 2050, il est prévu que la demande augmentera principalement dans le secteur des transports lorsque les carburants synthétiques deviendront plus compétitifs par rapport aux carburants conventionnels. Ainsi, d’ici à 2050, la demande semble être largement répartie entre son utilisation comme matière première dans l’industrie, dans les transports et la part essentielle dans les exportations.
“Toutefois, dans une perspective de remplacement des énergies fossiles par l’hydrogène, la dépendance aux énergies doit être reconsidérée en vue d’une refonte complète de l’industrie de production d’hydrogène”, explique Hugo Le Boulzec, chercheur au laboratoire de l’économie appliquée de Grenoble. Selon lui, bien que les technologies de captage et stockage du CO2,voire de son utilisation, permettent aux procédés actuels de considérablement diminuer les empreintes environnementales , il est donc crucial de se concentrer sur les procédés de production d’hydrogène n’émettant aucun gaz à effet de serre et ayant recours à des énergies renouvelables.
Nouveau vecteur énergétique
La filière hydrogène actuelle est mature, mais limitée. En effet, les moyens de production par hydrocarbures sont majoritairement associés aux réseaux de sites industriels, au sein desquels l’hydrogène est valorisé sous forme de matière première. Toutefois, ce marché ne répond pas à l’émergence attendue d’un nouveau vecteur énergétique, tant en termes de capacité de production que de faibles impacts environnementaux.
Le développement d’une filière hydrogène verte nécessite de nouveaux procédés couplés à des sources d’électricité renouvelables. Parmi celles-ci, l’électrolyse présente le niveau d’avancement le plus intéressant et bénéficie du dynamisme de la recherche en termes de piles à combustible. Son extension rencontre cependant plusieurs handicaps : le coût encore prohibitif de l’hydrogène produit et la capacité de production limitée des systèmes actuels.
D’autres procédés démontrent une grande flexibilité par rapport aux conditions d’entrée, tant en ce qui concerne les sources d’énergie que les qualités d’eau. Cette diversité est l’un des atouts de l’hydrogène, puisqu’elle permet une approche double, centralisée et décentralisée, selon la proximité du réseau électrique ou le taux d’ensoleillement.