Le développement passe par le renforcement des capacités

La CSMD réfléchit sur le mode opératoire d'exécution des politiques publiques

C’est le développement des capacités qui a permis à certains Etats de saisir les opportunités du futur.

Miser sur l’enseignement, préparer les ressources humaines, construire les infrastructures et favoriser les conditions d’attractivité des investissements sont autant de capacités à renforcer pour se mettre sur la voie du développement. C’est ce qui ressort du webinaire, organisé, le vendredi 23 octobre 2020, par la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement (CSMD), autour des «enjeux de l’implémentation des politiques publiques», modéré par Michael Zaoui, membre de la commission spéciale, et animé par Matthew Andrews, professeur à la Harvard Kennedy School of Government aux Etats- Unis.

Or, si on peut dire, qu’au Maroc, certaines de ces mesures de politiques publiques ont été mises en place, il n’en reste pas moins qu’au-delà de leurs objectifs ambitieux, c’est au niveau de l’exécution que les choses se compliquent. D’où, l’importance de prospecter de nouveaux modes opératoires dans ce domaine. C’est dans ce sens que s’inscrit la réflexion en cours au niveau du CSMD.

Relever des challenges liés notamment à la croissance, à la création d’emplois, au renforcement de l’accès aux services de base, ce sont les mêmes enjeux auxquels font face actuellement presque tous les Etats, y compris le notre. Mais pour le professeur Andrews, il est possible d’inverser la tendance au Maroc en plaidant en faveur d’une nouvelle approche, baptisée «Problem Driven Iterative Adaptation (PDIA)»

Renforcer les aptitudes à agir
Concrètement, dit-il, si plusieurs Etats ont construit des visions ou des stratégies autour d’une série de projets à réaliser, afin d’assurer leur développement, certains gouvernements n’ont pas réussi à implémenter ces projets sur le terrain. «Ils ont réalisé que ces projets n’ont pas permis de réaliser l’objectif principal, à savoir favoriser le développement du pays». Pour le professeur universitaire, l’explication réside essentiellement dans l’adoption de «la mauvaise approche». En face, ceux qui ont réussi, «ont construit des capacités systémiques à travers des projets concrets».

Il cite, à cet effet, plusieurs exemples notamment celui de la Corée du Sud et surtout celui de Singapour, qui est considéré actuellement comme l’une des économies les plus dynamiques dans le monde, dit-il. Partant de ce constat, il plaide, ainsi, pour un focus sur le problème à résoudre, en mettant à contribution les différents intervenants. «Concrètement, il s’agit de renforcer l’action en réseau des acteurs du secteur public, du privé et de la société civile».

«Il ne s’agit pas de développer ces compétences pour la réalisation d’un projet, mais plutôt de renforcer les aptitudes à agir, dans un système indépendant, durable et dynamique». Reste que si cette méthode d’approche a relativement réussi dans certains contextes, le Maroc n’est ni la Corée du Sud et encore moins Singapour. S’inspirer de ces expériences est une chose, les dupliquer chez nous en est une autre. Les experts du CSMD n’ont d’autre choix, alors, que de faire preuve d’imagination.

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