Quand développement rime avec éducation de proximité

L'éducation est l’un des instruments les plus puissants pour lutter contre la pauvreté et les inégalités.

Le Maroc doit plus que jamais améliorer la qualité de son système éducatif, viser l’excellence et développer les opportunités en s’attachant à l’efficacité et à l’équité afin que les jeunes issus d’un milieu défavorisé puissent accéder aux études et obtenir des diplômes. Or, améliorer la qualité du système éducatif ne passe pas que par la mise en place de moyens budgétaires et humains, certes nécessaires, mais pas suffisants pour que nos enfants les plus défavorisés, notamment ceux qui vivent dans le milieu rural, puissent avoir accès à une éducation de qualité. Une éducation de proximité peut se révéler être un moyen efficace pour améliorer les rendements de notre système éducatif qui peine à trouver sa voie.

Si parfois les rendements de l’éducation sont en moyenne élevés, ils peuvent néanmoins se révéler variables. Il est donc impératif d’améliorer les informations accessibles et de renforcer les réseaux de soutien afin que les moins bons étudiants puissent terminer un cursus d’enseignement à tous les niveaux scolaires. Les familles et les élèves issus de milieux défavorisés en profiteront également. Aussi bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural.

C’est à ce titre que des expériences pilotes menées par quelques associations dans certains douars du Royaume, notamment dans la région de Marrakech, méritent d’être retenues. Elles peuvent, en effet, constituer un exemple intéressant à méditer, et pourquoi pas à dupliquer dans d’autres douars. Dans ces lieux qu’on appelle désormais «Douars de vie», on a pu créer des centres de formation, constitués aussi bien de classes consacrées à l’enseignement préscolaire, que d’un centre informatique et de plusieurs salles polyvalentes dédiées à des cours de rattrapage et d’alphabétisation, notamment des femmes. La formation dans ces centres est programmée, pour le début, sur une période de cinq ans.

Ils ont déjà commencé à accueillir environ 80 enfants du douar, sur 208, en leur dispensant des cours de rattrapage pour tous les niveaux scolaires et, pour les plus âgés, des sessions d’orientation pour préparer le post-bac. De plus, 41 femmes y reçoivent des cours d’alphabétisation. En préscolaire, le centre accueille 48 enfants âgés de trois à cinq ans. Le centre informatique, soutenu par un sponsor, est quant à lui équipé d’une dizaine d’ordinateurs et s’apprête à recevoir 40 élèves pour leur dispenser des cours assurés par deux ingénieurs bénévoles.

Ce projet pilote «Douars en vie» est intéressant à plus d’un titres puisqu’il s’articule autour de certains ingrédients du processus de développement: l’éducation, la santé, l’épanouissement personnel, le sport et la protection de l’environnement. Si on ne retient que le seul volet éducation et épanouissement personnel, l’objectif est de faire en sorte que ce soit le premier douar de la région de Marrakech dont les enfants soient entièrement scolarisés; qu’ils aient tous réintégré le système scolaire et qu’aucun d’entre eux ne soit laissé pour compte.

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