Le regain de tension dans le monde est bel et bien réel. En témoignent, aujourd’hui, la sanglante guerre en Ukraine avec déjà ses milliers de mort en l’espace de moins de deux mois, ou tout récemment le terrible bilan du conflit syrien ou encore la hausse des dépenses militaires mondiales. Pas plus qu’hier, la pandémie de covid-19 a coûté la vie à environ cinq millions de personnes en deux ans et plongé l’économie mondiale dans une crise inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, marquée par une baisse globale du PIB de 3,6% en 2020.
Mais si l’année 2021 a montré un début de rétablissement qui devrait lui permettre d’effacer ces pertes, l’année 2022 , qui reste marquée par l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie et la finance internationales, est en train de confirmer que les perspectives de l’économie mondiale s’aggravaient rapidement, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, de la volatilité financière accrue, du désinvestissement en matière de développement durable, de reconfiguration complexe des chaînes d’approvisionnement mondiales et de l’augmentation des coûts commerciaux. Alors que la Russie connaîtra une profonde récession cette année, des ralentissements significatifs de la croissance sont attendus dans certaines parties de l’Europe occidentale et de l’Asie centrale, du Sud et du Sud-Est.
Par ailleurs, la guerre en cours en Ukraine est susceptible de renforcer la tendance au resserrement monétaire dans les pays avancés, après des mesures similaires qui ont débuté fin 2021 dans plusieurs pays en développement en raison des pressions inflationnistes, avec également des réductions de dépenses prévues dans les prochains budgets. Aussi, plusieurs experts avisés craignent que la combinaison d’un affaiblissement de la demande mondiale, d’une coordination insuffisante des politiques au niveau international et de niveaux d’endettement élevés dus à la pandémie ne génère des ondes de choc financières susceptibles de pousser certains pays en développement dans une spirale infernale d’insolvabilité, de récession et d’arrêt du développement.
Ceci dit, Il n’y a pas que la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la dégradation de la situation géopolitique et géo-économique internationale mais aussi le réchauffement climatique et la montée des inégalités de richesse, qui constituent les défis post-pandémie qui nous attendent. Ainsi, nos émissions de gaz à effet de serre ont accru les températures moyennes terrestres de +1,2 °C en un siècle et demi, et le phénomène s’accélère. La société de consommation crée des pollutions de plus en plus importantes: particules fines dans les airs, plastiques dans les eaux… Nos activités poussent vers l’effondrement de nombreux écosystèmes et menacent jusqu’aux océans…
Par ailleurs, les riches n’en restent pas moins plus riches et les pauvres plus pauvres et les indicateurs d’inégalités mondiales sont orientés à la hausse. L’inflation étant de retour, de quoi remettre à l’ordre du jour la question du pouvoir d’achat. Un pouvoir d’achat plus qu’en panne.