LE DÉFICIT BUDGÉTAIRE POINTÉ DU DOIGT

BAISSE DE LA NOTE DE LA DETTE DU MAROC PAR S&P

L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la dette souveraine du Maroc à long terme qui passe de de “BBB-” à “BB+”. Elle pointe du doigt le déficit budgétaire et la récession engendrés par la pandémie de Covid-19.

Après Fitch en octobre 2020, c’est au tour d’une autre agence du «Big Three» de la notation financière, Standard & Poor’s Global Rating, de dégrader la note souveraine du Maroc à long terme, qui passe de «BBB-» à «BB+». Pour justifier ce choix, l’agence américaine cite la contraction du PIB -qui devrait se situer à 7,1% en 2021 selon les chiffres officiels-; le déficit budgétaire du Royaume à cause de l’impact de la crise sanitaire sur l’économie marocaine; et le poids de la dette publique, qui représente 72% du PIB.

«La consolidation budgétaire entre 2021 et 2024 sera probablement lente», prédit-elle. S&P estime également que les garanties accordées par l’Etat aux entreprises du secteur public et privé pourraient «exacerber davantage la pression budgétaire ». Toutefois, tout n’est pas négatif dans le dernier avis de l’agence de notation. L’un des points positifs, ce sont les perspectives de la solvabilité de la dette souveraine, qui sont passées de «négatives» à «stables».

Un brin d’optimisme…
«Les perspectives stables du Maroc reflètent notre attente selon laquelle une reprise économique, parallèlement à de nouvelles réformes structurelles économique et budgétaires, contribuera à balancer les pressions budgétaires», explique-t-elle, tout en précisant que la note marocaine pourrait s’améliorer «si la transition en cours vers un taux de change plus flexible renforce la compétitivité extérieure du Maroc».

Par ailleurs, S&P table sur une croissance de 5% de l’économie marocaine en 2021 et estime que le Royaume devra attendre jusqu’en 2022 pour renouer avec le niveau de son PIB de 2019. D’après elle, ce rétablissement de croissance dépendra essentiellement de la demande intérieure, soutenue par la consommation privée, les investissements des entreprises, les exportations, la tourisme. Cette relance est tributaire d’un allègement des effets de la crise sanitaire au Maroc et chez ses principaux partenaires, notamment l’Europe, qui «représente 70% des exportations totales du Maroc».

Pour rappel, le Maroc avait levé, en septembre 2020, 1 milliard d’euros sur le marché international pour rembourser une partie de sa dette, avant de réaliser une nouvelle levée de fonds de 3 milliards de dollars début décembre.

Le 15 décembre de la même année. Au cours d’une conférence de presse à l’issue du Conseil d’administration de Bank Al-Maghrib, son wali, Abdellatif Jouahri, déclarait que cette dernière souscription aura des retombées positives sur le marché monétaire. Elle permettait aussi, selon lui, de renforcer les réserves de devises du Maroc, et alimenter en dirhams le budget de l’Etat.

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