La crise de l'emploi s'aggrave dans le Royaume

Les chiffres du chômage explosent

Le chômage était déjà à son paroxysme avant la pandémie. Estimé officiellement à 10% de la population active, ce chiffre montait en réalité à plus de 30% dans certaines régions à faible activité économique. Avec la pandémie, le chômage risque de connaître des proportions encore plus alarmantes.

Le chômage ne cesse d’exploser au Maroc. Les périodes difficiles commencent ainsi à se succéder pour les entreprises et les salariés, rattrapés par la tourmente de la crise économique. Selon le dernier décompte réalisé par le Haut Commissariat au Plan, le nombre de chômeurs est passé de 1,1 million à 1,48 million de personnes au troisième trimestre 2020. Soit une hausse importante de 33% par rapport au troisième trimestre 2019.

Cette hausse est le résultat d’une augmentation de 276.000 chômeurs en milieu urbain et de 92.000 en milieu rural. Le profil du chômeur est intimement lié à son milieu naturel, à sa formation et à sa catégorie socioéconomique. Ainsi, d’après les statistiques récentes du HCP, près de 8 chômeurs sur 10 résident en milieu urbain, 71% sont de sexe masculin, 72% sont âgés de 15 à 34 ans et 31% sont détenteurs d’un diplôme supérieur.

Concernant la part des chômeurs ayant déjà exercé un emploi avant de se retrouver en situation de chômage, elle a atteint 60%, en augmentation de 15 points par rapport au même trimestre 2019. Parmi les chômeurs ayant déjà travaillé, sept sur dix relèvent du milieu urbain (73%) et près de huit sur dix sont des hommes (77%). Bien avant la pandémie, la situation du chômage dans notre pays était déjà alarmante. Plus de 10% de la population active se était officiellement au chômage. Mais, dans la réalité, ce chiffre est beaucoup plus important. Il est ainsi estimé bon an mal an à plus de 30%. En dehors de Casablanca, qui constitue le poumon économique du Royaume et où est concentrée une forte proportion de travailleurs, les autres régions sont fortement touchées par le chômage.

Périodes de souffrance
Et ce en raison de la faiblesse de l’activité économique et de l’absence des opportunités d’emploi. La crise sanitaire est venue aggraver cette situation, appelée à se durcir dans l’avenir. Dès l’éclatement de cette crise en mars dernier, le Maroc a recensé plus d’un million de chômeurs en arrêt temporaire d’activité. Ils étaient déclarés à la CNSS, qui payait leurs indemnités forfaitaires de 2.000 dirhams mensuellement.

Après ce système d’aide sociale, qui a pris fin le 30 juin dernier, les chômeurs qui étaient en arrêt temporaire d’activité n’ont pas repris leur travail. Du coup, leur situation matérielle s’est fortement dégradée. Si dans les centres urbains la situation économique est difficile, dans les centres ruraux elle est tout simplement catastrophique. A la pandémie est venue se greffer la sécheresse, qui a réduit en peau de chagrin les récoltes agricoles. Les périodes de souffrance ne font que commencer pour les Marocains.

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