Par le truchement d’un courrier adressé le 14 avril 2020, la Fédération nationale du BTP a demandé au Chef du gouvernement de relancer l’activité du secteur, sous peine que de nombreuses entreprises n’aient à mettre la clé sous le paillasson.
Pratiquement tous les secteurs de l’économie nationale, si l’on excepte quelques uns comme l’agroalimentaire ou bien sûr la santé, ont été durement touchés par la pandémie de Covid-19. Et celui du BTP (bâtiment et travaux publics) ne pouvait naturellement échapper. Chantiers à l’arrêt, personnel en désertion de peur de contracter la maladie,... dans un courrier adressé le 14 avril, la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP), qui regroupe les professionnels du métier, a fait part au Chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani de la foultitude de maux que ses membres éprouvent depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire par l’Exécutif le 20 mars, s’alarmant notamment de ce que cela grève les finances d’un grand nombre d’entreprises concernées, voire met une partie d’entre elles en défaut de solvabilité.
CRISE FINANCIÈRE
En effet, la trésorerie de beaucoup de ces entreprises se retrouve particulièrement sous tension, et le fait de ne pas pouvoir facilement, selon elles, obtenir de facilités de crédit de la part des banques n’est pas pour arranger les choses. En conséquence, la FNBTP ne voit d’autre solution que de demander à M. El Othmani de déclarer la continuité du BTP, ce à quoi s’ajouterait la relance de la commande publique. Dans ce sens, la fédération souhaite que les entreprises qui remporteraient les différents marchés ordonnés par l’Etat bénéficient systématiquement d’une avance de 10 à 20% du total du montant à exécuter, et que ces marchés soient à la base accaparés, à au moins 15%, par des sociétés nationales, en s’affranchissant surtout de la règle du moins disant, qui selon la FNBTP est en grande partie responsable de la crise du BTP en ce qu’elle aurait amené, au fur et à mesure, à casser les prix.
Par ailleurs en ce qui s’agit de l’aspect purement financier de la crise, la FNBTP a mis l’accent sur la nécessité que les compagnies du BTP puissent également profiter de l’éventail de mesures décidées depuis le 16 mars par le Comité de veille économique (CVE) au titre de sa mission d’anticipation des répercussions économiques de la pandémie. Parmi ces mesures, celle du mécanisme de garantie “Damane Oxygène”, mis en place le 26 mars en faveur des sociétés qui se sont vues financièrement impactées par leur baisse d’activité en raison de l’état d’urgence sanitaire.
Aussi, la FNBTP a demandé plus de clarifications au sujet de l’indemnité de 2.000 dirhams allouée chaque mois désormais, depuis le 24 mars, aux salariés affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) s’étant retrouvé en cessation de leur activité pour savoir si les employés du BTP ayant de leur propre chef renoncé à travailler y sont éligibles. Pour l’heure, ni M. El Othmani n’a daigné donner suite aux doléances de la FNBTP, ni le CVE n’a pris de décision, au cours de sa dernière réunion de ce 20 avril, en faveur du BTP. Ce ne pourrait toutefois être qu’une question de temps...