A Fès, par exemple, pour faire un test PCR, il faut contacter un laboratoire privé à Rabat pour qu’il se déplace jusqu’à la capitale spirituelle. Un service dont les honoraires ne sont pas à la portée de tous.
Le Maroc passe actuellement par une véritable zone de turbulences épidémiologiques. Les chiffres liés aux contaminations, décès et taux de remplissage des lits de réanimation est en recrudescence depuis l’assouplissement des mesures préventives et l’ouverture du ciel marocain. Le pays semble entrer dans une troisième vague de contaminations au Covid-19 depuis le début de cette semaine avec des cas de contaminations qui frôlent les 10.000 par jour.
Au lieu de prendre le taureau par les cornes et mener des opérations terrain pour endiguer cette vague de contaminations, le gouvernement semble être aux abonnés absents. Parmi les solutions fiables dans cette lutte, le dépistage. Le plus tôt ce dépistage est fait, moins grave sera la sévérité de la contamination et moins de personnes seront atteintes au Covid-19.
Or, aujourd’hui, mis à part l’axe Casablanca- Rabat et certaines grandes villes, rares sont les villes marocaines où on peut effectuer ces fameux tests. Si les hôpitaux et laboratoires publics et CHU peuvent prodiguer ces tests PCR, sous conditions, ils n’arrivent pas à répondre à toute la demande. Que ce soit pour des raisons sanitaires ou administratives, les Marocains ont parfois besoin de ces tests dans l’urgence. A Fès, par exemple, le test PCR est une denrée rare. Pour le faire, il faut contacter un laboratoire privé à Rabat pour qu’il se déplace jusqu’à la capitale spirituelle. Un service dont les honoraires ne sont pas à la portée de tous.
Hausse des cas de contamination
On se demande pourquoi le ministère de la Santé n’autorise pas les laboratoires privés de cette ville à offrir ces tests, d’autant plus que la situation sanitaire est de plus en plus préoccupante. «Même si le service de réanimation n’est pas totalement occupé actuellement, on s’inquiète de la hausse importante des cas de contamination au Covid-19 à Fès. L’ouverture des frontières, l’Aïd Al Adha et les vacances ont fortement contribué à cette hausse de la transmissibilité», nous déclare le professeur Mohamed El Biaz, pneumologue au CHU Hassan II de Fès.
Rappelons qu’un dépistage précoce évite à la personne contaminée une aggravation de son cas et les problèmes respiratoires qui peuvent mener à un décès. Aussi, une disponibilité des tests de dépistage au sein des différentes structures sanitaires et laboratoires privés, à des prix convenables, ne peut que freiner la propagation du virus et casser la chaîne de transmission.
Le ministre de la Santé est au courant de cette vérité scientifique, mais rechigne à bouger le petit doigt pour changer la donne. La question à se poser c’est: Quels sont les critères de sélection d’un laboratoire privé pour les tests PCR, pourquoi une seule poignée de laboratoires a été choisie notamment à Casablanca et qui se partage l’énorme manne financière de cette activité lucrative?.