Le COVID-19 plombe les économies de la région MENA

LA TRANSPARENCE RENFORCE LA CONFIANCE

La Banque mondiale sensibilise les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à la nécessité d’améliorer la transparence sur les questions de la dette publique et de l’emploi.

C’est «en investissant immédiatement dans la transparence » que la région MENA, dont fait partie le Maroc, «va pouvoir sortir du cycle vicieux de la méfiance et du manque de responsabilité de l’État», vient de souligner le nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé Importance de la transparence pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Ainsi, pour Daniel Lederman, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et chef de l’équipe de rédaction du rapport, «la baisse de la transparence dans la région MENA entre 2005 et 2018 pourrait avoir entraîné une perte de PIB par habitant comprise entre 7 et 14 %». De leur côté, les analystes de la Banque mondiale insistent sur le fait que le manque de transparence peut entraver la réalisation d’analyses crédibles sur des sujets importants.

Harmonisation des indicateurs
«Le manque de transparence empêche la réalisation d’analyses crédibles sur la viabilité de la dette de la région MENA, qui sera un sujet important à examiner après la crise. Les pays de la région appliquent des normes très variables en matière de communication des données de la dette, et les économistes de la Banque mondiale et d’autres analystes externes n’ont pas accès à des informations vitales sur de nombreux types de dettes publiques ».

Selon les analystes de l’institution financière internationale, «l’harmonisation des définitions des indicateurs tels que l’emploi, le chômage, l’informel aux normes internationales » a été, aussi, pointée du doigt. Cette initiative, si elle est prise par tous les pays de la région, facilitera les enquêtes établies. Les enjeux sont énormes. Car c’est à partir de tels indicateurs que le Groupe de la Banque mondiale accorde les prêts mais évalue un pays dans son mode de gouvernance…. Mode de gouvernance mis à mal à la fois par la propagation du Covid-19 et la chute brutale du prix du pétrole brut.

En effet, pour Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen- Orient et Afrique du Nord: «plus que toute autre région du monde, la région MENA est secouée par deux chocs distincts, quoique liés, à cause de la propagation du nouveau coronavirus et de l’effondrement des prix du pétrole.» La Banque mondiale ne ménage aucun effort, dit-il, pour aider les pouvoirs publics à surmonter ces chocs et ne pas faire de laissés-pour-compte.

L’instance internationale compte, ainsi, mettre à la disposition des pays en développement jusqu’à 160 milliards de dollars d’aide financière, les 15 prochains mois, afin de leur permettre de protéger les ménages démunis et vulnérables, de soutenir les entreprises et de redresser leurs économies.

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