Vers un couvre-feu à partir de 19h durant le mois de Ramadan?

COVID-19

Les cafés, restaurants et hôtels vont devoir fermer leurs portes durant ce mois de Ramadan. Résultat: près de 10% des établissements qui survivent encore devront mettre la clé sous le paillasson. Un coup dur pour un secteur qui emploie des centaines de milliers de personnes.

Les propriétaires de cafés et restaurants vont-il fermer leurs portes durant le mois de Ramadan? C’est la question que se posent plusieurs, à quelques jours de ce mois sacré. Un mois qui constitue un chiffre d’affaires non négligeable pour le secteur, notamment à travers les offres de ftour. Contacté par nos soins, Mohamed Elfane, président de la Fédération marocaine de la franchise et vice-président de la Confédération marocaine des métiers de bouche, semble catégorique. «Nous allons devoir fermer durant ce mois.

Nous ne disposons, à ce jour, d’aucune visibilité. Les autorités ne nous ont rien dit. Je ne pense pas que les mesures restrictives seront allégées, notamment en ce qui concerne le couvre-feu à partir de 21h et la fermeture des cafés et restaurants à 20h. On comprend que les mesures restrictives soient maintenues, mais ça ne sert à rien d’ouvrir nos établissements si c’est juste pour quelques minutes», souligne Elfane. Même constat auprès de Mohamed Rahal Essoulami, président de la Confédération marocaine des métiers de bouche. «Nous n’avons aucune visibilité. Nous allons mener des discussions avec les ministères concernés pour trouver des solutions adaptées à ce mois», nous déclare-t-il.

Une situation catastrophique
Si les professionnels de la restauration ne disposent pas de visibilité, une chose est sûre, c’est que leur activité sera presque à l’arrêt. Rien de rassurant pour un secteur qui se trouve déjà en difficulté à cause, particulièrement, des fermetures imposées par les autorités en décembre 2020. «Il faut savoir que près de 30% des établissements ont dû fermer définitivement leurs portes en juillet 2020. Près de 5% leur ont emboîté le pas à cause des décisions de fermetures de décembre 2020.

On dénombrait des pertes d’emploi de plus de 10% à l’époque. Aujourd’hui, à cause des fermetures durant le mois de Ramadan, 10% des établissements qui survivent encore vont devoir, eux aussi, mettre la clé sous le paillasson», regrette Elfane. Après Ramadan, c’est donc près de la moitié des cafés et restaurants au Maroc qui passeront à la trappe, aggravant ainsi un taux de chômage qui ne cesse d’augmenter.

Chez les hôteliers, la situation serait beaucoup plus catastrophique. «Déjà avant la crise du Covid-19, le mois de Ramadan a toujours été catastrophique pour l’activité touristique et hôtelière en particulier. Les gens ne voyagent pas durant ce mois. Maintenant, à cause de cette situation exceptionnelle, on s’attend au pire. Les mesures restrictives, l’interdiction d’ouvrir tardivement et les contraintes de mobilité nous obligent normalement à fermer», nous déclare Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH).

Selon M. Zelmat, près de la totalité des hôtels vont fermer leurs portes durant ce mois, un coup dur pour un secteur déjà en crise profonde depuis 2020. Le président de la FNIH nous confie, par ailleurs, que même si rien d’officiel n’a encore été annoncé, le Maroc se dirige vers l’imposition d’un confinement nocturne plus strict. Au lieu de 21h actuellement, le couvre-feu sera avancé de deux heures, soit à 19h, et ce pour décourager les Marocains de sortir le soir et se rendre, notamment, aux mosquées. Comme en 2020, les Marocains devront prendre leur mal en patience et adapter leurs rituels religieux.

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