Appel à une couverture sanitaire totale de l'infertilité

PRÈS DE 1,8 MILLION DE MAROCAINS CONCERNÉS


Omar Sefrioui, président de la Société marocaine de médecine de reproduction et de médecine foetale.

L’Association marocaine des aspirants à la paternité et à la maternité (MAPA) a réitéré son appel aux autorités compétentes de se pencher rapidement sur la problématique de l’infertilité au Maroc et les difficultés rencontrées par les couples infertiles.

Près de 900.000 couples marocains souffrent d’infertilité, ce qui représente 12% des couples en âge de procréer. Un chiffre inquiétant qui ne cesse d’augmenter ces dernières années à cause de plusieurs facteurs. Tout d’abord, il existe un phénomène social relatif à l’augmentation de l’âge du mariage, ce qui peut avoir un impact négatif sur la fertilité. Ensuite, le mode de vie, le tabac et la pollution altèrent la qualité du sperme chez l’homme et des ovules chez la femme.

«Nous avons également constaté une baisse de la réserve ovarienne chez un grand nombre de femmes marocaines. Or, le capital folliculaire est l’un des éléments clés de la réussite de tout traitement de l’infertilité. Nous n’arrivons pas à expliquer l’origine de ce fait dangereux, mais je pense que les conditions environnementales et le stress que vivent les couples y sont pour quelque chose», nous avait déclaré dans un entretien publié sur nos colonnes le 14 janvier 2021, Omar Sefrioui, président de la Société marocaine de médecine de reproduction et de médecine foetale.

La vie conjugale menacée
Pour alerter sur cette situation et les multiples contraintes rencontrées par les couples infertiles, l’Association marocaine des aspirants à la paternité et à la maternité (MAPA), a organisé, le samedi 29 mai 2021, sa 6e conférence nationale sous le thème des difficultés reproductives au Maroc.

L’association a réitéré son appel aux autorités de se pencher sur cette problématique et de fournir une couverture sanitaire totale pour toutes les composantes du traitement thérapeutique au profit de ceux qui souhaitent avoir des enfants. Et ce, à commencer par le diagnostic ou l’assistance psychologique en passant par les soins médicaux, la chirurgie et les techniques d’assistance médicale à la procréation.

MAPA a également attiré l’attention sur la gravité des problèmes familiaux profonds dont souffrent les époux en raison de l’échec répété de leurs tentatives d’accès aux traitements thérapeutiques.

«Ce qui affecte la stabilité de leur vie conjugale et menace leur résistance à la pression psychologique et sociale, annulant ainsi un certain nombre de leurs projets familiaux et annulant leur droit de bénéficier des avancées médicales qui fournissent des technologies de procréation assistée», déclare Aziza Ghallam, présidente de l’association MAPA.

Rappelons que le coût total des technologies d’assistance médicale à la maternité est 100 fois plus élevé que ce qu’un Marocain dépense annuellement pour la consommation de médicaments (400 dirhams).

Les époux en situation de troubles de la fertilité restent otages des coûts élevés qui leur sont exigés pour payer à l’avance les prix des médicaments et des techniques imposées par l’assistance médicale à la procréation. Cette dernière est estimée en moyenne à près de 30.000 dirhams par tentative et par mois.

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