Lutte contre la corruption en Afrique : Le plaidoyer de François Hollande


Malgré son départ de l’Élysée en 2017, l’ancien président français François Hollande s’active sur le champ social. Depuis quelques années, il est le président d’honneur de l’association Stop Corruption, née en 2009 à Luxembourg. A l’occasion d’une conférence internationale sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption en Afrique, organisée mercredi 19 octobre 2022 à Rabat, l’ancien locataire de l’Élysée a tenu à y participer en prononçant une allocution fort intéressante. François Hollande y a plaidé en faveur d’une action commune pour la prévention, la dissuasion et la sanction de la corruption. «La coopération entre les acteurs est la solution la plus efficace pour agir contre la corruption», a notamment affirmé M. Hollande. «En revanche, il y a des pays qui ont pris, plus tôt que d’autres, conscience de la nécessité de prévenir ces phénomènes, de les dissuader et de les sanctionner», a souligné l’ancien chef d’État français, notant, dans ce sens, que le Maroc a très tôt eu cette lucidité avec, entre autres, la création de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption.

La corruption est un fléau qui pèse sur le développement de l’Afrique, car elle lui fait perdre chaque année une somme de plus de 150 milliards de dollars, soit 6% de son PIB, a soutenu M. Hollande, qualifiant ce fléau de poison qui contribue à l’affaiblissement des institutions, lesquelles finissent par perdre toute autorité pour lutter contre la cause même de leur affaiblissement.

Cependant, selon une étude du FMI, les potentiels gains socio-économiques liés à la consolidation d’une gouvernance publique responsable en Afrique pourraient être de 2 à 3 fois plus importants, que pour des pays à développement équivalent, dans d’autres régions du monde.

D’où l’appel du président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Bachir Rachdi, qui insiste sur l’importance d’une mobilisation générale qui ouvre un large champ de participation des jeunes comme acteurs concernés par le présent et par l’avenir des pays. L’ouverture de cette conférence internationale a également été marquée par une allocution du président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, lue en son nom par son haut représentant, Moustapha Niasse. Le chef de l’État sénégalais y réitère son engagement sans réserve dans ce combat qui doit être celui de tout homme et de toute femme.

«Face à ce phénomène mondial, auquel aucun pays ne peut prétendre échapper totalement, les gouvernements, la société civile et les organisations de jeunesse ont un rôle crucial à jouer dans la mobilisation organisée des énergies et des initiatives pour relever les défis», a assuré M. Sal.

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