Congrès du Parti de l’Istiqlal. Baraka et Ould Rachid, le nouveau match


Alors que le 18ème congrès national du Parti de l’Istiqlal tarde encore de façon persistance à être organisé, une agitation interne et des questionnements sur les futures orientations du parti se font de plus en plus insistants.

En cette rentrée politique de 2023/2024, le Parti de l’Istiqlal (PI) est enveloppé d’attente et d’incertitude, alors que l’organisation de son 18ème congrès national, une obligation statutaire, a été ajournée. Cette situation ne constitue pas simplement un retard administratif, elle a aussi des implications financières significatives. Conformément à l’article 49 de la loi sur les partis politiques, un parti doit tenir son congrès national au moins tous les quatre ans, sous peine de perdre le financement public jusqu’à régularisation de la situation.

De plus, cette situation révèle des problèmes internes au sein du PI, mettant en lumière des tensions liées à la gouvernance. Contrairement à ses traditions et à ses règles internes, le plus ancien des partis nationaux n’a pas tenu trois de ses sessions du conseil national dans les délais prévus, exposant ainsi des problèmes structurels et de leadership, selon divers analystes. Bien que les statuts du parti exigent la tenue de deux sessions annuelles du conseil national en octobre et en avril, cette norme a été négligée, laissant militants et observateurs perplexes. Certains responsables du parti attribuent ces retards aux contraintes imposées par la pandémie de Covid-19, tandis que d’autres estiment que les problèmes vont bien au-delà des simples obstacles logistiques.

Figure influente
Selon des sources internes du PI, qui ont souhaité rester anonymes, le parti est en proie à des luttes internes et à des conflits liés à la gouvernance et au leadership. Les enjeux de pouvoir au cœur de ces tensions impliquent différentes factions et personnalités jouant un rôle central dans cette intrigue politique. Le PI semble être le théâtre d’une lutte entre deux courants majeurs: l’un soutenant le secrétaire général, Nizar Baraka, et l’autre dirigé par Hamdi Ould Rachid, une figure influente dans les régions du Sud. Notre source explique: «Les tensions ont éclaté à la suite de propositions faites par le courant Ould Rachid pour la prochaine réunion, suggérant de limiter certains pouvoirs du secrétaire général, d’introduire un poste de vice-président, de réduire le nombre de membres du conseil national tout en augmentant celui du comité exécutif, de supprimer le statut de membre du conseil national pour les membres des deux conseils des députés et des conseillers, ce qui n’a pas été accepté par le courant Baraka.» De plus, M. Ould Rachid est accusé de vouloir assurer une place au sein du comité exécutif du parti pour son fils, Mohamed Ould Hamdi Ould Rachid. Il y a également des spéculations sur les ambitions personnelles d’Abdellah El Bakkali, membre du parti et président du syndicat national de la presse marocaine (SNPM), tandis qu’Abdelkader El Kihel et Adil Benhamza, deux figures importantes du PI depuis de nombreuses années, pourraient être écartés selon nos sources. En revanche, M. Baraka semble bénéficier d’un large soutien au sein du parti, avec des indications qu’il envisage un second mandat, résultat de négociations et de manœuvres délicates au sein du parti, selon un député istiqlalien également contacté par nos soins.
Alors que le PI navigue dans ces eaux troubles, les défis sont considérables. Les tensions internes, les questions juridiques et les conséquences du retard dans l’organisation du congrès constituent un trio de problèmes qui demandent une approche stratégique et délicate pour être résolus. Les mois à venir seront indubitablement cruciaux pour déterminer l’avenir du parti et sa place au sein du paysage politique marocain.

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