Promotion des stratégies et approches sanitaires basées sur la réduction des risques, accès équitable aux services de la santé, charte africaine pour la santé… La 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé formule une charte pour renforcer la souveraineté sanitaire du continent.
Marrakech a accueilli, du 16 au 18 Novembre 2022, la première conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires, organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale et l’Association Marocaine de Médecine addictive et Pathologies Associées (MAPA), avec la participation d’éminentes personnalités, de décideurs, d’experts, de spécialistes et de professionnels africains et internationaux.
La séance d’ouverture de ce conclave, qui s’est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de plusieurs membres du gouvernement et du Conseiller de SM le Roi, André Azoulay, a été marquée par un message adressé par le Souverain aux participants, dont lecture a été donnée par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb.
Dans ce message, Sa Majesté le Roi a assuré que toute coopération Sud-Sud, qui se veut efficiente et vise à favoriser le rapprochement et la solidarité entre les peuples, doit inscrire en son cœur la question de la santé du citoyen. Le Souverain a également indiqué que la santé est l’un des défis majeurs auxquels est confronté le Continent africain, notant que la pandémie Covid-19 a bel et bien mis en évidence l’importance du travail collectif dans ce domaine, ainsi que “la nécessité de multiplier les projets sanitaires et de pourvoir nos pays des infrastructures sanitaires indispensables”.
Un pacte africain pour la santé
Pour sa part, Aziz Akhannouch, a confirmé à Maroc Hebdo que le Maroc est en train d’élaborer un «Pacte africain pour la santé», en partenariat avec un grand nombre d’experts afin de faire face aux différents défis et enjeux auxquels le Maroc fait face. En effet, cet événement d’envergure internationale vise à créer une plateforme africaine d’échange enrichissant dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques en se basant sur l’expérience des différents pays et les points de vue des experts nationaux et internationaux, afin de partager l’expérience et les compétences marocaines, permettant ainsi de déterminer les meilleures pratiques au niveau de la gouvernance et de faire face aux défis budgétaires et de durabilité financière dans le secteur de la santé. Ainsi, les participants à cette manifestation ont pu tirer des recommandations pertinentes basées sur l’adoption des politiques et des stratégies de réduction des risques sanitaires à travers l’amélioration des systèmes de prévention, le changement des modes de consommation et la promotion d’un mode de vie sain, cela à travers des tables rondes et des ateliers de travail qui se sont articulés autour de plusieurs axes, dont: «Les défis budgétaires du système de santé en Afrique», «L’importance des ressources humaines», «La question du partenariat public– privé» ainsi que «La digitalisation du secteur de santé avec les innovations de l’ère digitale» et «la politique de la santé publique et mentale en Afrique et les procédures relatives aux déterminants sociaux de la santé et de la réduction des risques sanitaires».
Pour sa part, Othmane El Ferdaouss, homme politique marocain et ancien ministre, nous a déclaré que « Les changements climatiques que vit le monde actuellement, notamment l’Afrique, impactent négativement l’état de santé de la population. C’est pourquoi nous voulons attirer le regard sur le rôle des collectivités territoriales dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de l’état de santé des citoyens, notamment à travers des solutions innovantes et intéres santes tel que l’internet des objets pour contrôler les sites industriels, la qualité de l’air, la pollution sonore… vu qu’on ne peut pas améliorer quelque chose qu’on ne peut pas mesurer».
Une conférence à dimension politique
« Contrairement à la variété des conférences d’ordres scientifiques organisées, celle-ci a une visée politique à l’échelle africaine », nous a annoncé le ministre de santé, Khalid Aït Taleb en précisant que « Le message royal appelle le continent à travailler, main dans la main, pour leur souveraineté sanitaire, vu le contexte difficile». M. Aït Taleb nous a souligné alors que «La question de souveraineté sanitaire est une question intersectorielle, qui ne dépend pas seulement du secteur de la santé ni de la volonté d’un seul pays», tout en concluant que «Si nous travaillons ensemble, dans un réseau panafricain, on peut parvenir à des stratégies de réduction de risques efficaces au niveau du continent. C’est pourquoi durant cette conférence, différentes thématiques ont été abordées afin d’élaborer différentes recommandations et faire sortir la déclaration de Marrakech qui permettra d’aboutir à une charte de la santé pour le continent africain ». Ainsi, cette conférence était l’occasion de mener un dialogue sur l’importance d’investir dans la santé en Afrique et d’adopter des solutions innovantes à travers le développement de transfert de technologies, de l’expertise et du savoir-faire. Le débat engagé lors de cette Conférence par d’éminents experts nationaux et internationaux a convergé vers un principe directeur pour repenser les défis du Continent et, en particulier, ses orientations vers une souveraineté qui permettra l’atteinte d’une couverture sanitaire universelle en Afrique, en assurant un accès équitable à des services de santé de qualité.