Conférence de Abdellatif Mazouz, président de la région Casablanca-Settat

La région ne peut avancer que par ses compétences humaines

Après le premier mandat dans la nouvelle configuration des régions qui a duré de 2015 à 2021, est venu le temps du deuxième mandat 2021-2026 qui a démarré depuis quelques semaines. Un mandat appelé à être un tournant vers la mise en place effective de la régionalisation avancée.

Deux mois après avoir pris les rênes du conseil régional de Casablanca-Settat, Abdellatif Mazouz, l’ancien ministre et actuel président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, s’est déjà mis à l’oeuvre pour livrer ses premières réflexions sur la manière d’appréhender ce processus exigeant qu’est la régionalisation avancée.

Devant un auditoire des plus attentifs composé d’universitaires, d’étudiants et d’autres personnalités du monde politique, économique, social et culturel, il a choisi d’attaquer le processus de régionalisation avancée par le biais des compétences humaines, en le choisissant comme choix de la thématique de conférence-débat qu’il a présenté, le vendredi 3 décembre 2021, au centre Links, au siège de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca-Université Ain-Chock.

En présentant le conférencier, Abdellatif Komat, le doyen de la Faculté de droit de Casablanca, n’a pas manqué de souligner que le fait d’insister sur l’aspect capital humain, «est un prélude d’une prise de conscience très profonde de l’un des leviers pour aller de l’avant en matière de régionalisation avancée».

L’actuel président de conseil régional de la plus importante région du Royaume ne s’est pas limité à présenter dans son exposé le cadre légal de la Régionalisation au Maroc ainsi que l’organisation et structure du conseil de la Région, il a, aussi, insisté sur les compétences de la Région, et à leur tête les compétences humaines. En effet, pour le conférencier, la région Casablanca-Settat n’est pas seulement une locomotive sur le plan économique (32% du PIB en 2019), c’est également «un laboratoire qui regorge de compétences ce qui lui incombe la responsabilité d’être une référence en terme de gouvernance et de performance».

Facteurs de blocage
A la question posée par Abdellatif Komat, dans sa présentation de la conférence-débat, «pourquoi est-ce que la régionalisation n’avance pas comme il se doit? La réponse est multi dimensionnelle», nous explique le conférencier. Il cite le volet finance ou budget, en l’occurrence un arbitrage entre le financement par le budget de l’Etat et l’autofinancement par les ressources propres et l’ingéniosité de développer l’attractivité en matière d’investissement.

Celui relatif aux résistances au changement est également omniprésent notamment dans l’avancement de la déconcentration consistant au transfert des attributions du central vers le régional. Enfin, l’absence de plans de développement régionaux traçant des visions stratégiques en les déclinant en plans d’actions opérationnels pourrait également être un facteur bloquant.

Tous ces facteurs sont certainement déterminants pour actionner une dynamique plus intense au processus de régionalisation avancée. Un point focal est cependant certainement déterminant. Il constitue un point de convergence pour fédérer toutes les énergies et toutes les stratégies: celui relatif aux ressources humaines, souligne avec force Abdellatif Mazouz.

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