Décès de Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO, 103 ans

Un combattant pour la culture africaine

Homme de culture, Mahtar Mbow a marqué de son empreinte l’UNESCO. Suivant ses dernières volontés, sa prière mortuaire a eu lieu mercredi 25 septembre, dans la mosquée omarienne, à Dakar.


Il était Sénégalais par la naissance, panafricain par conviction et serviteur de la culture internationale par engagement. Lui, c’est Amadou Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO, de 1974 à 1987. Il a rendu l’âme à Dakar, dans la nuit de lundi 23 à mardi 24 septembre 2024, à Dakar, à l’âge de 103 ans. Il est le premier Africain à avoir été élu à la tête de l’UNESCO. Et il est considéré comme l’un des directeurs ayant le plus marqué de leur empreinte cette prestigieuse institution internationale. Un apport qu’Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO a résumé dans un message en écrivant que « Amadou Mahtar M’Bow a profondément marqué notre institution en défendant avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité entre les peuples et entre les cultures. Nous lui devons notamment l’œuvre scientifique monumentale qu’est l’Histoire générale de l’Afrique, qui a donné au monde et plus particulièrement aux Africaines et aux Africains un moyen de s’approprier leur histoire et de se projeter vers l’avenir. »

Universitaire et homme politique ayant accompagné l’ancien président sénégalais Leopold Sédar Senghor, qui l’avait nommé ministre de l’Education en 1966 puis de la culture jusqu’en 1970, Mahtar Mbow est resté actif sur le plan de la politique interne sénégalaise après son départ de l’UNESCO. Il a présidé en juin 2008, les Assises nationales du Sénégal ainsi que la Commission nationale de réformes des institutions (CNRI).

Parmi les dernières volontés de Mahtar Mbow, la création d’une fondation pour préserver et mettre en valeur le patrimoine africain. Vœux exaucé par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui a signé le décret portant création d’une telle structure mercredi 25 septembre.


Dernières volontés 

Avec le Maroc, Mahtar Mbow entretenait de très bonnes relations et durant son mandat à la tête de l’UNESCO, il avait agi de manière active pour la préservation du patrimoine marocain. A la fin de son mandat, il a été désigné par SM Hassan II membre de l’Académie du Royaume. Ce n’est pas pour rien que du 5 au 7 avril 2021, un hommage lui a été rendu à Casablanca à l’occasion de son 100ème anniversaire. Une cérémonie organisée sous le patronage du Roi Mohammed VI. D’ailleurs, dans un message de condoléances au président sénégalais et à la famille de Mahtar Mbow, le Souverain déplore « la disparition d’une figure intellectuelle africaine notable qui a porté au plus haut niveau les idéaux de fraternité, de justice et d’égalité qui lui tenaient profondément à cœur.

Avec la disparition de Mahtar Mbow, la culture internationale dans toute sa pluralité et l’identité africaine perdent un défenseur acharné. Un combattant qui n’a pas jamais baissé les armes.

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