LE DUR COMBAT DES PARENTS D’ÉLÈVES

LES PRIVÉES ET ENSEIGNEMENT À DISTANCE

Les écoles privées ont exigé le paiement des frais de scolarité sans tarder. La contrepartie est en deçà des attentes des parents d’élèves. Pas d’investissements dans des plateformes technologiques, manque d’enseignants… Le ministère aux abonnés absents.

Les dérives de cette rentrée scolaire ravivent l’idée que la flamme de la cupidité chez les propriétaires des écoles privées n’est pas encore éteinte. Quand les parents d’élèves et d’étudiants leur ont demandé s’ils étaient prêts à réduire les frais de scolarité, au milieu de la saison écoulée ou au début de cette nouvelle saison, eu égard aux répercussions fâcheuses de la pandémie sur leurs revenus mais également à la compression des charges fixes liées au mode d’enseignement à distance, ils se sont vu opposer un refus courtois, mais ferme.

Les patrons des établissements privés ont argué du fait qu’ils ont consenti des investissements colossaux pour assurer, contrairement à la deuxième moitié de l’année précédente, un enseignement à distance. Certains ont été précis, soulignant qu’ils ont acquis de nouveaux ordinateurs et les licences d’applications professionnelles de visio-conférences telles Zoom. Résignés, les parents d’élèves ont acquiescé. Bon gré, mal gré! Puis vint le jour tant attendu. Le département de Saïd Amzazi annonce la date du 7 septembre 2020 comme date de rentrée et de début des cours. Il a fallu attendre le 14 ou le 15 du mois pour voir la quasi-totalité des écoles donner le coup d’envoi. Un calendrier différent de celui du ministère de tutelle!

Incapacité du gouvernement
Et comme un malheur ne vient jamais seul, les parents commencent à compter les défaillances: Des instituteurs ou enseignants absents, un cours ou deux cours le premier jour, des enseignants sous-payés qui désactivent la caméra tout au long de la durée d’une séance de maths ou de physique-chimie (!!!) pour ne pas montrer qu’ils dispensent le cours depuis chez eux… «Ça va s’arranger. C’est nouveau pour nous, tout ça.

C’est en cours de rodage», voici quelques phrases utilisées comme des leitmotivs par des responsables pédagogiques ou administratifs d’écoles privées pour justifier leur démarrage maladroit. Le comble, c’est qu’il s’est avéré que ces écoles n’ont pas acheté les licences des applications professionnelles de Zoom (il s’agit du logiciel le plus utilisé) ou plutôt ont acquis une licence basique de ce logiciel qui ne permet pas une retransmission parfaite du cours. Ainsi, les coupures des connections ont été récurrentes. Les réunions gratuites s’interrompent au bout de 40 minutes. Pour se plaindre, c’est un parcours de combattant. L’interlocuteur ou l’interlocutrice tente d’apaiser la colère des patents sans apporter une solution concrète.

Bref, que ces enfants soient inscrits dans une école privée «prestigieuse» ou «normale» ou encore dans une école homologuée par la Mission française, le problème qui se pose est identique, à quelques différences près. Les écoles privées ont exigé le paiement des frais sans tarder. La contrepartie est en deçà des attentes des parents d’élèves. Elles dépensent le minimum pour assurer un enseignement à distance digne de ce nom dont la plateforme technologique et la formation pédagogique des enseignants sont le socle.

«C’est une arnaque», s’écrient des parents d’élèves sur les réseaux sociaux. Cette arnaque est tolérée par la tutelle du moment que les délégués régionaux et les inspecteurs des académies ne font pas leur travail de supervision et n’y effectuent pas des visites inopinées.

Au-delà de la responsabilité d’un ministère, le gouvernement, qui joue la conciliation par intérêt, ne fait que subir la volonté d’un interlocuteur puissant et fortuné.

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