CodeRak, ou la cuisine marocaine décodée pour tous


Lancé le 9 février 2023, le burger bar dû au jeune entrepreneur Zoubair Rais se veut un moyen de faire découvrir les traditions culinaires du terroir national aux non-Marocains.

Du veau ou du poulet marinés avec de la tapenade, des amandes, de la sauce fondue d’oignons et de l’ail; de la vraie maakouda avec de la harissa, de la sauce citronnée, des olives et des cornichons; du steak haché accompagné de zaâlouk ou de taktouka: logée en plein quartier de La Défense, au nord-ouest de Paris, CodeRak est, comme peut le laisser deviner le menu, une enseigne marocaine. Mais ce n’est pas, contrairement aux apparences, un restaurant classique. Officiellement lancée le 9 février 2023 par le jeune Marocain Zoubair Rais, 26 ans au compteur, il s’agit, en fait, d’un “burger bar”, où l’idée est de pouvoir consommer des recettes traditionnelles made in Maroc mais servies dans du pain bun artisanal.

Même pour les desserts, CodeRak propose des cheesecakes avec du coulis amlou, la célèbre pâte à tartiner de la région du Souss, ou encore des smoothies à base de lait, d’amandes, d’eau de fleur d’oranger et de dattes. Le tout à des prix qui restent accessibles, puisqu’une formule classique comprenant un burger, des frites et une boisson ne dépasse par exemple pas les 17 euros (n’oublions pas que l’on est en Europe et qu’il ne faut pas convertir). En tout cas, le pari semble, pour l’heure, gagnant pour M. Rais: après six semaines seulement, il est déjà parvenu à atteindre des objectifs commerciaux qu’il n’aspirait initialement à réaliser qu’au bout de “trois à quatre mois”. “Nous travaillons déjà sur le lancement d’un deuxième établissement,” nous confie-t-il. Et d’après ses estimations, plus de la moitié de la clientèle est non-marocaine.

Nombreux cordons bleus
Ce qui cadre, de toute façon, avec sa vision, dans la mesure où à travers CodeRak, il vise davantage les étrangers, de sorte à leur faire découvrir, par le moyen de la cuisine de grande consommation, les mets que depuis sa plus tendre enfance il a pris l’habitude de déguster en famille. Elle est d’ailleurs là la raison pour laquelle M. Rais n’a pas pensé à commencer l’aventure dans une des villes du Royaume, même si le nom du projet fait référence à l’une d’elle: RAK, c’est comme le savent les initiés, le code de l’aéroport de Marrakech-Ménara; d’où donc le “CodeRak”. “Mais je ne suis moi-même pas un Marrakchi,” précise M. Rais, qui est plutôt né à Rabat. “Marrakech, c’est juste parce que c’est pour moi la ville la plus emblématique du Maroc, qui a d’ailleurs donné son nom au pays dans plusieurs langues, y compris en français.” Ayant également fait toute sa scolarité dans la capitale, M. Rais a par ailleurs vécu, avant de s’installer en France, à Tanger, dont il a fréquenté cinq ans durant l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG).

Par la suite, il intègre, pendant un an, l’Université de Franche-Comté pour un M2 en management et administration des entreprises (en 2019-2020), puis, à partir de 2021, SKEMA Business School en région parisienne, avec aussi, au milieu, un certificat en management de la mode et du luxe à l’Institut français de la mode (IFM).

Au moment où il réfléchit à démarrer Code- Rak, il est consultant en cybersécurité auprès du cabinet de conseil Wavestone, suite à l’obtention d’une certification en ligne. Au bout du compte, M. Rais aura, tout au long du premier quart de siècle de son existence, tout fait -même monter, à sa majorité, une startup dans le domaine des énergies renouvelables, aujourd’hui fermée-, sauf de la gastronomie. “Mais je peux dire que dans ma famille maternelle nous avons de nombreux cordons bleus, dont une tante que, au besoin, je n’hésite pas à consulter,” nous indique-t-il. Et d’ajouter, goguenard: “Et puis moi-même je m’en suis toujours pas mal sorti.” L’ingrédient du succès, M. Rais le trouvera-t-il finalement avec CodeRak?.

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