Le chômage explose sous l'effet du Covid-19

De 9,2% en 2019, le taux de chômage au niveau national flambe à 12% en 2020

Les nouvelles statistiques du chômage, malgré leur gravité, ne reflètent que la partie visible de l’iceberg. Car l’ampleur du chômage est beaucoup plus grave dans notre pays en intégrant les composantes du marché informel qui vivent une crise économique brutale et sévère.

Sous l’effet de la crise sanitaire du Covid-19, le chômage a atteint des proportions alarmantes dans notre pays. Selon les dernières statistiques rendues publiques, mercredi 3 février 2021, par le Haut Commissariat au plan, l’économie nationale a perdu en 2020 plus de 420.000 postes d’emploi. Ces pertes importantes d’emploi concernent aussi bien le milieu urbain que le milieu rural.

Ce dernier est paradoxalement le plus touché par le phénomène, avec la perte de 295.000 postes, essentiellement en raison de la sécheresse qui a frappé le pays pendant les deux dernières années.

Par secteurs, l’agriculture voit s’évaporer 273.000 emplois, suivie par les services avec 107.000 emplois. L’activité de l’artisanat, liée au tourisme, qui est certainement l’un des secteurs les plus gravement touchés par la pandémie, a vu perdre 37.000 emplois. Le BTP n’est pas en reste avec plus de 37.000 emplois perdus. Cette hémorragie professionnelle va certainement s’aggraver au cours des prochains mois.

L’informel souffre le martyre
2021 est ainsi considérée comme l’année de tous les dangers pour l’économie nationale. L’explosion du chômage est l’un des problèmes majeurs que craignent par-dessus tout les pouvoirs publics. De 9,2% en 2019, le taux de chômage est officiellement passé à environ 12% en 2020. Un chiffre qui ne prend en compte que les pertes d’emploi recensées et enregistrées par les entreprises sachant que l’ampleur du phénomène est beaucoup grave que cela.

En intégrant le marché informel, qui emploie habituellement des millions de Marocains, le taux de chômage avoisinerait facilement plus de 30%. Avec la crise du Covid-19, le marché informel a été gravement touché particulièrement en période de confinement.

Exclus pour la majorité d’entre eux du soutien financier de l’Etat, malgré un bref épisode d’aide organisé dans le cadre du régime Ramed, les travailleurs dans l’informel ont souffert le martyre pendant cette crise sanitaire avec ce que cela a engendré comme conséquences sociales sur leurs familles. Appauvris, sans revenus, marginalisés, la majorité de nos concitoyens ont plongé brutalement dans la misère et le dénuement le plus total.

Le moins que l’on puisse dire est que les nouvelles statistiques relatives au chômage diffusées par le HCP ne symbolisent que la partie visible de l’iceberg. La partie cachée est probablement la plus importante qui renvoie à un phénomène qui s’aggrave jour après jour.

Hors Casablanca, qui peine à reprendre son rythme normal d’activité économique, les autres régions sont d’ores et déjà rongées par le chômage. Et avec le Covid-19, le pire est encore à venir.

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