UN CHOIX CORNÉLIEN

Les idéologies naissent, se développent et meurent en emportant dans leur sillage les personnes qui y ont cru. Le communisme par exemple était sensé établir une société sans classes avec des moyens de production collectives et ou la propriété privée est abolie. Les expériences menées par l’Union Soviétique et la Chine au siècle dernier avaient débouché sur des monstres de régimes autoritaires ou les violations des droits de l’homme, devenues monnaies courantes, ont remis en question la vision idéologique. Au Maroc, le PLS qui fricotait avec le communisme, est devenu Parti PPS pour la teinte socialiste et a terminé en Haj PPS en faisant allégeance à la barbe islamique. Karl Marx et Ali Yata ont du se retourner dans leur tombe, mais par les temps qui courent, le monde n’a rien à faire des théories qui ne tiennent pas leurs promesses.

Le socialisme est venu ensuite pour proposer une économie et une société plus égalitaires avec l’intervention de l’État dans les affaires économiques. Il promettait une justice sociale qu’aucune espèce, à part les aliens des pays scandinaves avec leur modèle de bien-être social combiné avec l’économie de marché, n’a vécu. Le capitalisme-roi a tout accaparé avec expansion. Les inégalités sont montées en flèches et les impacts environnementaux des moyens de productions ont déréglé l’horloge des cataclysmes environnementaux.

La mondialisation et sa globalisation des processus économique, politique et culturel a interconnecté les pays sur le plan mondial. Le résultat est une plus grande destruction de l’environnement et une arnaque : les riches sont devenus plus riches, les classes moyennes pauvres et les pauvres encore plus pauvres. Du coup, l’anti-mondialisation et la rétraction sur la souveraineté nationale ont fait surface avec des alternatives pompeuses dites « durables ». Avec une guerre quasi-mondiale, il est difficile de prévoir ce qui va advenir en terme de théories politiques. L’avenir ne sera pas neutre. Les pays devront éviter la Russie et choisir entre l’Amérique ou la Chine.

Le Maroc va-t-il être piégé dans un choix binaire impraticable ? John Kirby, porte parole de la politique étrangère américaine rassure. Les USA ne demanderont pas aux pays de choisir entre eux et la Chine. Des paroles qui s’évaporent dès qu’il s’agit de choix technologiques, de défense, de diplomatie ou de commerce. Les chinois et les américains obligent de prendre parti. La rivalité USA-Chine caractérisera l’époque à venir. Nous autres pauvres bipèdes dépourvus de superpuissance, nous serons amenés, bon gré mal gré, à franchir le Rubicon et jacter comme César « Alea jacta est » pour nous lier à l’un sans décevoir l’autre. Cela pourra s’avérer épineux.

Du temps de Trump, des pressions énormes ont exclu le chinois Huawei de la construction des réseaux 5G dans les pays alliés. La Pologne fut même avertie de représailles si Varsovie travaillait avec Huawei. Cette dynamique de pression a été poursuivie par Joe Biden en ce qui concerne la fabrication des semi-conducteurs (Loi CHIPS), de l’informatique quantique, de la biotechnologie et de la bio-fabrication. Abu-Dhabi a interrompu une construction portuaire aux E.A.U par les chinois après que Biden aurait averti le président Bin Zayed de la nuisance de ses relations avec les USA si une présence militaire chinoise est consentie aux Émirats. Sachant que les USA, la Chine ou l’Europe deviennent évasifs ou ne sont plus là quand les choses s’aggravent le seul équilibre qui s’impose est la conciliation des intérêts bilatéraux avec le néo-multilatéralisme de demain

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