La Chine dans l'oeil du cyclone

Controverse sur l'origine artificielle du COVID-19

Pékin fait actuellement face à des accusations d’avoir créé le virus responsable du Covid-19. Ce qu’elle réfute, avec le soutien notamment de l’OMS.

L’OMS est formelle: le SARSCoV- 2, le coronavirus responsable de la pandémie actuelle de Covid-19, est bien d’“origine animale”. C’est un porte-parole de l’organisation basée à Genève qui a tenu à le souligner ce 21 avril suite aux nombreuses accusations portées au cours des jours précédents à l’encontre de Pékin d’avoir créé ledit virus dans un de ses laboratoires à Wuhan, ville d’où s’était déclenchée la pandémie à la fin de l’automne.

Parmi les personnalités les plus éminentes à avoir mis en cause les autorités chinoises, le prix Nobel de médecine français Luc Montagnier, qui dans des déclarations données à un média en ligne le 16 avril était même allé jusqu’à parler de “travail de professionnels, de biologistes moléculaires”. Si elles ne sont pas allées aussi loin, beaucoup de chancelleries ont toutefois fait part de leurs interrogations quant à l’origine du virus, qui sans forcément avoir été mis au point par des humains aurait pu selon elles s’échapper du laboratoire de Wuhan en raison de conditions de sécurité défaillantes.

Prétendue fuite
L’hypothèse est notamment reprise par l’administration américaine, et celle-ci, par la voix du secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Mike Pompeo, n’a de cesse désormais d’appeler à une enquête. “Il faut avoir à l’esprit que ces laboratoires sont toujours ouverts, en Chine. Ces laboratoires où se trouvent des agents pathogènes complexes qui y font l’objet de recherches, ce n’est pas seulement l’Institut de virologie de Wuhan, ce sont de nombreux laboratoires à l’intérieur de la Chine,” a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue ce 22 avril à Washington, le chef de la diplomatie de l’oncle Sam. Dans le même sillage, le Washington Post avait assuré, dans son édition du 14 avril, que l’ambassade des Etats-Unis à Pékin aurait dès janvier 2018 averti sa hiérarchie de la “grave pénurie de techniciens et d’enquêteurs dûment formés nécessaires pour exploiter en toute sécurité [le] laboratoire à haut confinement” de Wuhan.

Des poursuites à l’encontre de la Chine sont également envisagées, et d’aucuns, à l’instar de l’Etat américain du Missouri, sont même désormais passés à l’acte, et ce dernier demande au pays de Xi Jinping des “dommages” pour avoir “caché des informations cruciales”. Pour sa part, ce dernier a vivement réagi aux attaques à son encontre. Un porte-parole du gouvernement chinois du nom de Zhao Lijian avait réfuté le 16 avril la “base scientifique” de ce qu’il avait qualifié d’“hypothèse d’une prétendue fuite”.

En tout cas, cette controverse relative à l’origine du Covid-19 n’est pas sans révéler la division profonde de la communauté internationale entre d’une part l’Occident -la France et l’Angleterre ont également demandé des comptes au régime chinois pour le virus-, et de l’autre l’Empire du milieu et son allié russe, qui a d’ailleurs pris fait et cause pour son voisin ce 24 avril en rejetant “les allégations sur l’origine artificielle du virus [qui] sont sans fondement”.

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