Chambre des conseillers: Les deux chambres du parlement aux mains d'Akhannouch

La majorité dirigée par le RNI aura donc également sous son contrôle la deuxième chambre du parlement. Ce qui lui laisse la main parfaitement libre pour mettre en oeuvre les grands chantiers et stratégies royaux et les futurs programmes gouvernementaux.

La RNIsation du Maroc se poursuit. Ce mardi 5 octobre 2021 tard dans la soirée, un communiqué du ministère de l’Intérieur a annoncé ce à quoi l’on s’attendait depuis plusieurs semaines déjà: une nouvelle victoire pour le parti de Aziz Akhannouch aux élections pour la Chambre des conseillers. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a ainsi, sans grande surprise, remporté vingtsept sièges sur les 120 qui étaient mis en jeu, et ce plus qu’aucune autre formation.

Il est suivi, avec 19 sièges, du Parti authenticité et modernité (PAM), et, avec 17 sièges, du Parti de l’Istiqlal (PI); ce qui, par ailleurs, donne le même ordre que celui des élections de la Chambre des représentants, et, surtout, permet à la nouvelle majorité constituée justement du RNI, du PAM et du PI de contrôler les deux chambres du parlement: avec 63 sièges, le trio dispose, en effet, de la moitié de la Chambre des conseillers, et n’aura donc pas besoin de nouer d’autres alliances pour que ses projets de loi des futures années puissent être adoptés.

Grands chantiers
Pour les résultats des autres partis politiques nationaux, le Mouvement populaire (MP) a obtenu douze sièges, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) huit, et le Parti de la justice et du développement (PJD) et l’Union constitutionnelle (UC) trois chacun, confirmant, en outre, la dégringolade connue tout au long de l’année, et ce au cours des différents scrutins organisés, des islamistes -qui comptaient jusqu’ici quatre fois plus de conseillers, soit douze. Lesquels islamistes ont aussi vu leur centrale syndicale, à savoir l’Union nationale du travail du Maroc (UNTM), perdre deux des quatre sièges dont elle disposait auparavant.

S’agissant d’ailleurs des représentants des travailleurs, les grands gagnants ont été l’Union marocaine du travail (UMT), passé de six à huit sièges, et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), qui relève du PI et se retrouve avec désormais six sièges contre trois avant l’élection, tandis que l’autre “perdant” en dehors de l’UNTM est la Confédération démocratique du travail (CDT), qui ne garde que trois de ses quatre sièges.

La Fédération démocratique du travail (FDT), syndicat de l’USFP, en est, pour sa part, restée à un seul siège. Enfin, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) va continuer de jouir de l’ensemble des huit sièges réservés au patronat.

En somme, le futur gouvernement Akhannouch aura la main parfaitement libre, et ce plus, sans doute, qu’aucun autre gouvernement avant lui, pour “mettre en oeuvre les grands chantiers et stratégies de Sa Majesté le Roi, ainsi que les futurs programmes gouvernementaux”, comme s’y était engagé, au moment de sa désignation par le roi Mohammed VI le 10 septembre 2021 au palais royal de Fès, M. Akhannouch. Et donc, aussi, moins d’excuses.

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