LE CASH S’ENVOLE

POUR CAUSE DE COVID-19, LE CASH EN CIRCULATION DÉPASSE LES 300 MILLIARDS DE DIRHAMS

La crise sanitaire et les mesures de l’état d’urgence ont ,notamment, contribué à une forte augmentation de la circulation fiduciaire.

En 7 mois, le cash en circulation a augmenté de 25%, soit 62 milliards de dirhams, pour franchir la barre des 300 milliards et atteindre plus exactement 312 milliards de dirhams. C’est ce que vient de révéler Bank Al-Maghrib, en publiant, fin juillet 2020, ses dernières statistiques monétaires.

Cette tendance à la hausse s’est, notamment, accélérée depuis le début de l’année 2020. Certes, la circulation fiduciaire, ou l’argent qui circule en cash en dehors du système bancaire, avait déjà connu une accélération notable en 2019, en raison de la multiplication des contrôles fiscaux qui ont poussé de nombreux déposants à réduire leurs avoirs en banque. Néanmoins, 62 milliards de dirhams de hausse en 7 mois, c’est 3 à 4 fois l’augmentation annuelle de la circulation fiduciaire au cours des dernières années. En parallèle, les dépôts bancaires n’ont progressé que de 1,7%, ou de 16,5 milliards de dirhams, pour atteindre 965 milliards de dirhams.

Selon Bank Al-Maghrib, plusieurs facteurs expliquent cette envolée du cash en circulation. L’Aïd Al Adha et les vacances d’été sont des périodes traditionnellement propices aux retraits de cash. Mais c’est la crise sanitaire et les mesures de l’état d’urgence qui ont contribué le plus à cette forte augmentation de la circulation fiduciaire. Les retraits d’argent ont été massifs dès l’annonce de l’instauration du confinement général.

Il y a aussi la distribution des aides monétaires par l’Etat aux familles évoluant dans l’informel, impactées par la crise sanitaire, qui a amplifié les sorties de cash du système. Ces aides ont coûté plus de 12 milliards de dirhams, servis en 3 fois. Nul besoin de rappeler que des sorties massives de cash et une faible progression des dépôts bancaires constituent une problématique pour les banques dont la capacité d’octroi de financements à l’économie peut être limitée par cette situation.

Les dépôts de la clientèle représentent en effet la principale source de financement des banques, loin devant leurs capitaux propres, les emprunts sur le marché financier et les avances de Bank Al-Maghrib. Pour l’instant, ni la loi de finances 2020, ni le paiement mobile, ne sont arrivés à enrayer le cash et encore moins instaurer la confiance des opérateurs économiques.

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