En pleine crise du COVID-19, Casablanca se paie des toilettes publiques pour 60 millions de dirhams

LA DÉPENSE DE TROP

Alors que les Casablancais sombrent de plus en plus dans la crise et la misère à cause de la crise du Covid-19, le conseil de la ville de Casablanca, que préside le PJD, leur propose des toilettes publiques qui vont coûter 6 milliards de centimes. Une gabegie financière impardonnable en ces temps de disette.

Pendant cette crise du Covid- 19, l’austérité et la rationalisation de la dépense publique devraient normalement guider les politiques publiques dans notre pays. Que ce soit au niveau local ou central, les élus et les hauts responsables politiques sont tenus de préserver les deniers publics et les dépenser seulement pour financer des projets urgents qui vont permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Or ce qu’on remarque dans la gestion de la ville de Casablanca est fortement critiquable, voire condamnable. Le marché portant sur la conception et la réalisation de toilettes publiques dans la métropole est un exemple typique de cette gestion hasardeuse, peu soucieuse des deniers publics et non respectueuse du contexte actuel marqué par la crise sanitaire.

Il s’agit, dans les faits, d’un marché attribué à une société espagnole consistant à réaliser 100 toilettes publiques pour un budget global de 60 millions de dirhams. Un budget colossal pour un projet qui n’est ni urgent ni nécessaire dans les circonstances actuelles. Avec 100 toilettes prévues dans le marché, une seule unité devrait donc coûter la bagatelle de 600.000 dirhams. Une somme qui a choqué beaucoup de Casablancais alors que que des familles n’ont même pas de quoi se nourrir et que d’autres, asphyxiées financièrement, sont devenues incapables d’acheter les fournitures scolaires pour leurs enfants. On se demande si le conseil de la ville de Casablanca, présidé par le PJD, ne vit pas sur une autre planète.

Une gestion catastrophique
La nôtre, en tout cas, dans le contexte pandémique actuel, ne peut pas supporter un tel projet. Alors que cet argent pourrait très bien être dirigé vers un autre domaine nettement plus stratégique et vital tel la santé ou l’éducation, il sert à construire des urinoirs publics pour des coûts exorbitants. Ce qui se passe à Casablanca est révélateur de l’incompétence de nos élus, qui financent des projets pour engloutir des milliards dont la ville a besoin pour soutenir les Casablancais dans leurs difficultés et leurs souffrances. Casablanca est désormais meurtrie par cette gestion communale catastrophique alors qu’elle affronte une période difficile sur le plan sanitaire.

La hausse continue et quotidienne des cas positifs au Covid-19 devrait inciter les élus à initier des actions plus salutaires pour soutenir le système de santé et les hôpitaux publics à faire face à cette crise sanitaire majeure. La santé des Casablancais est plus urgente que de leur installer des urinoirs publics qui vont certainement finir par se transformer en abris pour les vagabonds et les SDF.

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