Demande d’extradition émise par la France

Le cas Taha O. ravive les tensions en France

La France a émis une demande d’extradition concernant un ressortissant marocain, suspecté d’avoir commis un homicide dans la capitale française avant d’être arrêté en Suisse, ce mardi 24 septembre 2024. Les personnalités politiques ont rapidement sauté sur l’occasion pour se racheter auprès de leurs camps. La presse hexagonale aussi.


 

Deux jours après sa disparition, la jeune étudiante Philippine Le Noir de Carlan a été retrouvée sans vie, samedi 20 septembre 2024, dans le bois de Boulogne (16ème arrondissement de Paris). Selon plusieurs sources policières citées par la presse française, des enregistrements de caméras de surveillance ont permis aux enquêteurs d’identifier l’identité du suspect. Arrêté ce mardi 24 septembre 2024 en Suisse, Taha O., un ressortissant marocain, fait déjà l’objet d’une demande d’extradition émise par la justice française.


Poursuivi pour viol, et purgeant sa peine de prison, le suspect est en outre visé par une décision d’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Selon le parquet de Paris, Taha O. avait été condamné en 2021 dans le cadre d’une affaire pénale qui remonte à 2019. ‘‘Il avait été libéré en fin de peine’’, a ajouté la même source. Acquitté en 2024, il n’a pas bénéficié de libération conditionnelle, avait souligné une source judiciaire mentionnée par un média français, ajoutant que Taha O. est sorti à la fin de sa peine en ‘‘bénéficiant de réductions automatiques’’ prévues à l’époque par la loi. 

Traitement médiatique

Par ailleurs, il se trouve que l’auteur de ce feuilleton judiciaire qui a bénéficié d’une grande attention de la part de la presse française est d’origine marocaine, en situation irrégulière en France et disposant d’un casier judiciaire entaché. Dans ces circonstances politiques, tous les ingrédients sont donc réunis pour s’en prendre au Maroc. En effet, le traitement médiatique accordé à cette affaire a pris une tournure politique. Jordan Bardella, a aussitôt saisi l’occasion pour marquer son coup. ‘‘Il est temps que ce gouvernement agisse : nos compatriotes sont en colère et ne vont pas se payer de mots’’, avait-il fustigé. D’autres figures politiques n’ont pas été en reste, telles que le socialiste François Hollande et la députée écologiste, Sandrine Rousseau, qui ont respectivement pointé du doigt la procédure d’exécution des OQTF et l’impunité du féminicide. Moralité de l’histoire : On ne dévoile presque jamais la nationalité d’un hors-la-loi français. Ce crime aurait pu être commis par un Français. La presse française aurait-elle réservé le même ton aux articles traitant ce fait divers ? Certainement pas. La communauté musulmane en France est en ligne de mire des autorités. Elle est harcelée partout où elle se trouve. Et s’il s’agissait d’une affaire liée aux crimes de haine contre les musulmans, aurait-on réagi de la sorte? Certainement pas. Pour rappel, la France occupe la première position dans le classement établi en mai 2024 par l’Institut pour la Justice. En effet, avec un taux de 55,3% en termes d’indice de criminalité, l’Hexagone est mal loti sur le plan sécuritaire.

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