
Aventure. Au fil des pages, le lecteur suit le narrateur/ voyageur, qui l’emmène par train dans les plaines russes, ensuite à bord d’un navire jusqu’en Amérique, plus précisément à New York.
Saint-Petersbourg, 1911, le narrateur entame son voyage en direction de l’Amérique. «J’entreprends ce voyage pour être loin de l’hideuse face humaine… Enfin, pouvoir durant 15 jours se recueillir sur la face grave de l’océan. Son visage attristé est le mien. Ce flot horrible qui déferle, mon amertume. Moi aussi j’ai mes abîmes». C’est en ces termes que Blaise Cendrars introduit son livre, Mon voyage en Amérique. Une introduction qui marque le ton d’un carnet de voyage où l’auteur notera ses impressions, ses réflexions et ses sentiments les plus profonds.
Au fil des pages, le lecteur suit le narrateur/voyageur, qui l’emmène par train dans les plaines russes, ensuite à bord d’un navire jusqu’en Amérique, plus précisément à New York. Désabusé par le rythme effréné de sa ville et la misère de la condition humaine, il voulait prendre le large pour trouver la paix sous d’autres cieux.
Heureux de quitter les siens, il part sans regret à la poursuite de ses chimères. Chemin faisant, le narrateur se livre à une description des paysages et des humains qui les peuplent. Son âme est plus légère; «Qu’il est doux de se détacher des choses; oui, mais, surtout, de se détacher des gens!».
Désillusion et déception
L’homme est plein d’illusions. Il fantasme sur la terre d’accueil dont il rêve comme un enfant. C’est donc avec bonheur qu’il quitte la terre ferme et lui tourne résolument le dos pour embarquer sur le “Birma” qui l’emmènera en Amérique. Sans rien quitter de son humeur massacrante, il critique tout et jette un regard négatif sur tout ce qu’il voit.
«… Ainsi, dans ce bateau tout m’embête; depuis la propreté extérieure du pont, la reluisure apparente des cuivres, jusqu’à la poire électrique qui pend de travers, jusqu’au verre du lavabo qui manque, jusqu’au lit où l’on dort dans un seul drap…», se plaint le narrateur. De désillusion en désillusion, le voyage s’achève et voilà l’auteur au bout de son périple. Encore en mer, il se plaignait: «Me voici de nouveau triste, pourquoi?». Une fois arrivé à destination il se dit déçu. «Ici s’arrêtent ces notes, car les tracas du débarquement ne m’ont laissé aucun loisir d’écrire», conclut-il.