De par la proximité et les relations historiques, le marché européen est une cible de prédilection pour le cannabis marocain à usage thérapeutique. On estime que le Maroc engrangera des profits d’au moins 1 milliard de dollars. Et ce n’est que le commencement.
Une loi dédiée ((loi 13-21 portant usage légal du cannabis), une Agence nationale de réglementation à la tête de laquelle a été fraîchement nommé Mohammed El Guerrouj et déjà, dix autorisations de transformation et de production délivrées… Tout renseigne que le processus de réglementation du cannabis thérapeutique a atteint sa vitesse de croisière.
Nul besoin les vertus de cette herbe ayant longtemps acquis une mauvaise réputation à cause de son usage “récréatif”. Une étude réalisée en Allemagne auprès de 5.000 personnes âgées dans une maison de repos a démontré que grâce au cannabis thérapeutique, on a pu se passer de 50% des médicaments contre le Parkinson, 60% des anti-douleurs et 27% des médicaments contre l’insomnie sans effets secondaires. Mais que gagne réellement le Maroc de ce marché juteux? Le marché mondial du cannabis médical est en plein essor. Il progresse de 20% annuellement dans le monde et de 60% en Europe et devrait atteindre 57 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2026. Le Maroc a sa part du gâteau. Il va sans dire que, de par la proximité et les relations historiques, le marché européen est notre cible de prédilection. On estime que le Maroc et les producteurs y gagneront au moins 1 milliard de dollars. Pour arriver à relever le challenge, il faudrait aussi des recherches agronomiques pour développer une variante du cannabis plus productive et plus riche en cannabidiol (CBD) à usage médical qu’en Tétrahydrocannabinol (THC) psychoactif.
De par ses nombreux atouts, sa situation géographique et sa proximité avec l’Europe, le Maroc pourra devenir un important pays exportateur, ce qui constituera un gain économique indéniable pour le pays. Le profit sera mesuré, également, en termes d’emplois. Des dizaines de milliers de postes seront à pourvoir dans le futur proche à mesure que la machine des laboratoires pharmaceutiques sera rapidement mise en branle.
Solutions inédites
Il ne faut pas se leurrer, cependant. L’impact économique et social ne sera pas comparable aux chiffres actuellement engendrés par le trafic illicite du cannabis à l’échelle internationale. Les réseaux mafieux ont leurs propres moyens pour déjouer les mécanismes de contrôle de l’État et sa vigilance (corruption, moyens de transport au niveau national et international et les systèmes de motivation alléchants des intermédiaires et des dealers).
Cela dit, le marché du cannabis médical est fertile et non encore entièrement exploité. Cette substance peut apporter des solutions inédites pour compléter les médicaments et les traitements existants, notamment de la sclérose en plaques, de l’Alzheimer, du Parkinson, de l’asthme, et beaucoup d’autre pathologies. C’est dire que le business se développera encore et encore dans le futur proche. Une aubaine pour le Maroc.
