Le Palais a, finalement, tranché pour accorder davantage de place aux femmes aux prochaines échéances électorales, mais aussi recentrer le débat autour des citoyens avec une participation active attendue des partis.
Les élections prévues cette année, à savoir les communales et les régionales mais aussi et surtout les législatives, seront féminines ou ne seront pas. Tel semble, en tout cas, le souhait au plus haut sommet de l’État, à se baser sur deux des quatre projets de loi ayant trait à ces élections adoptés au conseil des ministres présidé ce jeudi 11 février 2021 au palais royal de Rabat par le roi Mohammed VI.
Le premier de ces projets, qui modifie et complète la loi organique relative à la Chambre des représentants, consacre ainsi l’octroi automatique d’un certain nombre de sièges -soixante en 2011 et 2016- aux femmes, en y ajoutant toutefois une dimension régionale, en phase en particulier avec le chantier de la régionalisation avancée en cours au Maroc depuis l’adoption de l’actuelle Constitution début juillet 2011. Les partis ne présenteront, à cet égard, plus de listes nationales, mais s’appuieront plutôt, désormais, sur des circonscriptions. Les femmes se verront également, dans le même sens, accorder un tiers des sièges prévus dans chaque conseil préfectoral ou provincial et augmenter le nombre de sièges qui leur sont réservés dans les conseils communaux.
Diversité salutaire
De quoi, sans doute, permettre que ces conseils puissent, en même temps, un peu plus fidèlement refléter la carte réelle de la population, étant pour l’heure encore principalement dominés par la gent masculine. Mais aussi, en dernier ressort, apporter une diversité salutaire pour que ce ne soit plus seulement les mêmes préoccupations qui continuent de dominer les débats.
Cette volonté, justement, de recentrer les choses, et cela en donnant davantage le primat aux citoyens, charrie d’ailleurs l’ensemble des quatre projets susmentionnés. Le projet modifiant et complétant la loi organique relative à la Chambre des conseillers va par exemple permettre que dorénavant les organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives, et ce indépendamment du nombre de sièges qu’elles auraient obtenu, puissent garder un groupe parlementaire, afin de “leur permettre d’exprimer les préoccupations et les doléances des acteurs économiques et des entreprises nationales, grandes, moyennes et petites”, souligne le Cabinet royal.
En outre, les partis politiques se verront apporter un soutien financier plus marqué, dans un sens qui leur donne la possibilité de jouer le rôle qui leur est dévolu par la Constitution. Le Cabinet royal parle, plus précisément, “de les accompagner et les encourager à renouveler leurs méthodes de travail, rehausser leur performance et améliorer la qualité des législations et des politiques publiques, tout en veillant à ce qu’ils en allouent une fraction aux compétences qu’ils mobilisent pour des missions de réflexion, d’analyse et d’innovation”, ce qui n’en constitue pas moins une critique envers eux. À ces partis de savoir capter le message et être, le moment venu, à la hauteur.