Pour faire le pied de nez à la Cour Pénale Internationale après avoir statué vendredi qu’Israël devait immédiatement cesser son offensive militaire qui pourrait détruire totalement ou partiellement la population palestinienne dans la ville de Rafah, l’armée Israélienne, a exécuté une frappe aérienne à Barkasat, au sud de la bande de Gaza, sur un camp de tentes de misère pour palestiniens déplacés. La frappe a tué 45 personnes et blessé 249 autres.

Ce lieu était désigné par l’occupation israélienne comme une zone humanitaire. Aucune évacuation n’avait été ordonnée dans cette zone. Le camp est géré par l’agence de l’ONU pour les refugiés palestiniens. Des témoins et des survivants ont décrit des scènes d’horreur. Des tentes en flamme et des victimes calcinées vivantes par le feu. Un feu qui s’est propagé de nuit dans les tentes d’un camp obscur et sans électricité. L’armée Israélienne prétend avoir visé un complexe du Hamas et tué deux de ses dirigeants.

Netanyahou qualifie « d’erreur tragique » la crémation atroce de dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes civils par le feu, les blessures de centaines d’autres, la destruction de tentes de dernière fortune et le remblayage de dizaines de toilettes et de puits d’eau. Les survivants, dénués de tout, n’ont d’autre choix que d’attendre le raid mortel suivant dans ce camp d’enfer.

Les dirigeants du monde qui fournissent les armes à Israël pour zigouiller du palestinien condamnent en bribe ce crime. Ils appellent à une enquête qui ne sera jamais menée autrement que par Israël. Ils intensifient la communication media, destinée à la conso intérieure, demandant sans conviction, à mettre fin à la campagne militaire israélienne dans le sud dont ils connaissent d’avance la réponse : un gros bras d’honneur réservé par Netanyahou à leurs voeux démagogiques. Ainsi, Le Président Français Emmanuel Macron s’est déclaré « indigné » par « l’explosion » et appelé au « plein respect du droit international et un cessez le feu immédiat ».

Mais monsieur le Président, si vous êtes vraiment indigné, arrêtez de livrer des bombes à Israël et reconnaissez l’Etat de Palestine. On sait que la France macronienne ne peut pas le faire, les temps ont changé. Le gaullisme n’est plus et l’embargo sur les armes imposé à Israël par De Gaulle, après la guerre des six jours est effacé des mémoires françaises par les gommes lobbyistes. De Gaulle voyait le sionisme comme une cause potentielle de tensions internationales.

Le vice chancelier d’Allemagne, second pays en tête des fournisseurs d’armes à Israël et souteneur du sionisme pour compenser les horreurs perpétrées par son régime nazi, fait une déclaration immaculée que personne ne connaissait : L’offensive israélienne à Rafah est « incompatible avec le droit international ». Merci M. Robert Habzeck pour cette information de taille. Le porte-parole du conseil de sécurité de la maison blanche reconnaît que l’assaut avait tué deux dirigeants du Hamas et qu’Israël avait le droit de s’en prendre à cette organisation islamiste : Circulez, il n’y a rien à voir.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait déclaré juste après la décision de la CPI, que le chef de l’ONU « avait confiance » qu’Israël « se conformerait dûment » à l’ordonnance du tribunal. Le bras d’honneur de Netanyahou est également destiné, comme d’habitude, aux palabres de l’ONU concernant Israël. Finalement, à toute chose malheur est bon. L’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont officiellement reconnu l’Etat de Palestine : Une nécessité pour parvenir à une paix lointaine et improbable.