Affaire d'entrée secrète et illégale de Brahim Ghali en Espagne: Arancha Gonzalez Laya au banc des accusés

L’ex-numéro 2 du ministère espagnol des Affaires étrangères, Camilo Villarino, a révélé les détails de l’entrée illégale en Espagne du chef des séparatistes, Brahim Ghali, en avril 2021.

C’est une affaire qui hante le gouvernement espagnol. Le secret qui entourait jusque-là la manigance fomentée par le gouvernement Pedro Sanchez et le régime algérien en avril 2021 pour faire entrer secrètement le chef des séparatistes, Brahim Ghali, sur le territoire espagnol, est désormais levé.

Le ministère public espagnol compte ouvrir une enquête à l’encontre de l’ex-ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, en rapport avec l’entrée illégale de Brahim Ghali sur le territoire espagnol le 18 avril 2021. Une requête qui fait suite aux aveux de l’ex-numéro 2 du ministère des Affaires étrangères, qui a cité Arancha Gonzalez Laya comme la principale donneuse d’ordre.

Dans une déclaration au juge du tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse, Camilo Villarino a livré, lundi 13 septembre 2021, des détails importants sur cette mascarade qui a mis à mal le gouvernement espagnol et le Parlement européen qui a voulu vaille que vaille le défendre. Camilo Villarino a affirmé que la ministre lui avait demandé de «gérer en totale discrétion » l’entrée en Espagne de Brahim Ghali pour que sa présence ne choque pas l’opinion publique, rapporte le quotidien La Vanguardia.

Il a ensuite ajouté qu’il s’était conformé aux instructions de Arancha Gonzalez Laya, qui demandait la discrétion absolue étant donné que l’entrée de Brahim Ghali n’avait pas été communiquée à «des pays tiers, en faisant référencement au Maroc », poursuit la même source. Il avait ainsi accepté le transfert de Brahim Ghali depuis l’Algérie vers la base aérienne de Saragosse, où seul le personnel diplomatique est admis, souligne le quotidien espagnol.

Implication directe
Au vu de ces révélations, le ministère public a demandé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de l’ancienne ministre espagnole, écartée du gouvernement après l’aggravation de la crise entre Rabat et Madrid. Pour rappel, l’enquête menée par le juge d’instruction espagnol Rafael Lasala, pour identifier la partie qui a autorisé l’atterrissage, le 18 avril 2021, à la base de Saragosse, de l’avion de la présidence algérienne avec à son bord le chef du Polisario, avait déjà révélé l’implication directe du gouvernement de Pedro Sanchez.

Selon le média Heraldo, le département d’Arancha Gonzalez a empêché les militaires de faire leur travail et de vérifier l’identité de Brahim Ghali et de son compagnon, précise le général de la base de Saragosse, Ortiz Canabate, contraint par le juge d’instruction de lever le voile sur la partie qui a autorisé l’entrée de Brahim Ghali en Espagne.

Le ministère d’Arancha Gonzalez lui avait mentionné que parmi les passagers de l’avion il y avait une personne malade qui serait évacuée vers un hôpital. Le général Canabate a ajouté que l’avion de la présidence algérienne a atterri «conformément à l’ordre communiqué par téléphone aux responsables de la Base par la Commission des relations internationales de l’état-major général de l’armée de l’air».

A son arrivée, l’avion a été conduit «pour des raisons de sécurité» vers la plate-forme militaire, «une pratique courante pour les avions d’Etat». Une fois les ordres du ministère des Affaires étrangères reçus par l’état-major de l’armée de l’air, le personnel de l’avion «n’ont pas subi le traditionnel contrôle des passagers à la frontière», conclut-il. C’est une leçon pour le gouvernement et toute la classe politique espagnols. Un partenariat ne se construit pas sur la trahison. Car, au final, la vérité finit par éclater au grand jour.

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