Blanchiment d'argent: Le Maroc doit sortir de la liste grise du Gafi

Le Royaume se mobilise pour parer à ses défaillances dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Un souci pour toutes les institutions, notamment Bank Al Maghrib, dont le Wali, Abdellatif Jouahri, en fait un cheval de bataille.

Quelques semaines après que le Maroc ait été retiré de la liste grise des paradis fiscaux de l’Union européenne, voilà que le spectre d’une autre liste grise plane sur le Royaume. Il s’agit en l’occurrence de la liste grise du Groupe d’Action financière (GAFI), organisme international de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Un souci lancinant qui fait réagir le wali de Bank Al Maghrib, lors de la conférence de presse du 23 mars 2021, au cours de laquelle Abdellatif Jouahri a évoqué le passage du Maroc dans la liste grise du GAFI, le 25 février 2021.

Le Maroc, le Sénégal, le Burkina Faso et les îles Caïmans ont été placés sous surveillance. Le verdict est tombé à l’issue d’une réunion plénière des délégués représentant les 205 membres du Réseau mondial et les organisations ayant le statut d’observateur (FMI, Nations-Unies et Banque mondiale) du GAFI. Le Maroc est en train de se conformer en dotant ses instances de régulation de plus de moyens et de capital humain.

Instances de contrôle
Pour rappel, selon le dernier rapport de le GAFI, le Maroc se conforme à 37 des 40 normes de l’instance en matière de blanchiment d’argent et de lutte contre le terrorisme. Ce qui ne va pas, ce sont les moyens humains et matériels accordés aux instances de contrôle comme par exemple l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF). Mais également la faiblesse des sanctions contre les contrevenants et le manque d’échange d’informations entre les institutions. Des failles reconnues par le Wali de Bank Al Maghrib. «Par exemple, les professions non organisées, comme les bijoutiers, les notaires, les agences immobilières…

La mission est venue en 2018, et lors de ces interrogations, certaines professions n’avaient pas connaissance des thématiques de blanchiment, ou de lutte contre le terrorisme. Donc ce sont toutes ces lacunes qui pénalisent» a-t-il souligné.

Une lettre du ministre des finances, Mohamed Benchaâboun, a été signée et envoyée au patron du GAFI pour l’assurer de la mise en application des réformes requises. Le Maroc a désormais l’obligation d’informer le GAFI de l’état d’avancement des réformes mises en oeuvre de manière périodique.

Une commission constituée de représentants de tous les départements concernés, présidée par le chef du gouvernement, a vu le jour pour faire le suivi. «Une commission rassemblant tous les départements concernés a été constituée pour établir un plan de travail et préparer un rapport à envoyer au GAFI tous les quatre mois», a confié M. Jouahri. Le fait de rester dans cette liste grise va porter préjudice au Maroc en ce sens où la confiance des institutions et des investisseurs étrangers en le Maroc va diminuer.

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