Biogate. Pour en finir avec l'utopie du bio, de François Grudet

Plaidoyer pour une agriculture raisonnée

L’agriculture “raisonnée et scientifique” s’appuie sur une analyse fine des besoins de la terre et des cultures.

Vous mangez bio? Un peu, beaucoup? Le livre de François Grudet va sans doute changer votre point de vue sur le sujet. Fort d’une expérience de plus de cinquante ans et d’un parcours hors du commun, lui l’agriculteur, l’inventeur et l’homme d’affaires réussi, qui a fait reculer le désert en Libye sous Kadhafi puis dans de nombreux pays du Moyen-Orient, nous livre dans son ouvrage «Biogate» sa vision sur les dérives actuelles du bio. Une vision qui est à des années-lumière de celle que nous servent régulièrement les médias. Il est temps d’en finir avec le bio, dit-il.

Ce bio qui, dans l’inconscient collectif est associé à tort à la campagne, à la nature, au bien–être. Dans l’esprit d’un public qui rêve de «retour aux sources, le bio est vertueux par essence et permet d’accéder à un idéal alimentaire».

Or, pour notre auteur, derrière le «bio» et ses promesses de produits «propres» et sains, de sa belle philosophie de vie et de son agriculture vertueuse, se cache pure logique marketing et business juteux. L’univers du bio est tout sauf simple, transparent. Pour montrer cette complexité et cette opacité, il a fallu toute l’expertise de François Grudet, cet agriculteur inventeur de la culture en rond et en spirale pour nous éclairer sur les arcanes de ce bio désormais de masse, dont les méthodes de production sont très loin de l’utopie entretenue par les publicitaires.

Preuves à l’appui, François Grudet démontre en effet que, contrairement aux idées reçues, «les producteurs bio ont une obligation de moyen sans obligation de résultat». Que les contrôles scientifiques attendus sont souvent remplacés par des déclarations de bonne foi.

Que des produits industriels sont homologués «bio» par centaines, alors qu’ils peuvent s’avérer fort néfastes. Et que, si l’on convertissait 100% de la surface cultivable de son pays, la France, au bio, comme d’aucuns le réclament, il ne pourrait nourrir en réalité qu’un tiers de la population française.

Pour l’auteur, «la culture bio relève d’une science inexacte, modulable à souhait, qui, pour aider la production et répondre au marché, n’hésite pas tantôt à promouvoir l’utilisation de produits naturels, tantôt à homologuer certains produits chimiques et chimiques de synthèse».

Alors que son objet devrait plutôt inciter à les bannir, les uns comme les autres étant susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement. C’est pour cette raison que l’auteur propose une alternative: l’agriculture «raisonnée et scientifique» qui s’appuie sur une analyse fine des besoins de la terre et des cultures, et produit des aliments sans aucune toxicité pour un coût inférieur à celui du bio.

Au XXIè siècle, la culture raisonnée est la seule méthode capable de réunir intelligemment les avancées de la science, tant dans le domaine environnemental que dans celui de la sécurité alimentaire, et son potentiel lui permettra de nourrir l’humanité, dit-il.

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