La crise sanitaire a impacté lourdement l’économie marocaine. Résultat: le besoin de liquidité des banques ne cesse de s’aggraver. Ce besoin a poursuivi son creusement au cours du mois de juillet 2020, se situant en moyenne à 102,7 milliards de dirhams, soit plus de 2,3 milliards par rapport à juin. En mai, le besoin de liquidité des banques se situait à 96,5 milliards de dirhams. Pour la Direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des Finances, «cette évolution est en relation, particulièrement, avec la hausse de la circulation fiduciaire à l’occasion d’Aïd Al-Adha», explique-t-elle dans sa dernière note de conjoncture.
Pour répondre à ce besoin croissant en liquidités, Bank Al-Maghrib est, encore une fois, intervenue pour limiter la casse. La banque centrale a augmenté le volume de ses opérations d’injection de liquidité, qui s’est établi en moyenne à près de 111,8 milliards de dirhams, après 105,4 milliards le mois de juin. L’institution financière est intervenue, notamment, à travers les avances à 7 jours sur appels d’offre, dont le volume moyen s’est élevé à 40,4 milliards de dirhams après 38,1 milliards le mois précédent. Autre impact de la crise Covid-19, le ralentissement de la croissance des crédits aux ménages. Elle a ralenti à +2,1%, après +5,6% à fin juin 2019, enregistrant toutefois une accélération par rapport au mois précédent (+1,5% à fin mai 2020).
Par objet économique, «l’évolution des crédits bancaires recouvre une accélération des crédits de trésorerie (+10,4%, après +6,1% l’année précédente) et des crédits à l’équipement (+3,8%, après +2,3%). Toutefois, en ralentissement par rapport au mois précédent (+16% et +6,8% respectivement), et la décélération de ceux à l’immobilier (+1,6%, après +3,3%), quoiqu’en amélioration par rapport au taux enregistré à fin mai 2020 (+1%)», détaille la DEPF. En revanche, le repli des crédits à la consommation s’est accentué à -1,6% après -0,7% le mois pre?cédent et après une hausse de 4,2% l’année dernière. La croissance des créances en souffrance, quant à elle, s’est accélérée à +11,9%, après +8,9% à fin mai 2020 et +5,7% à fin juin 2019.