La Belgique nous renvoie ses terroristes

Deux condamnés pour terrorisme, emprisonnés en Belgique, pourraient être expulsés vers le Maroc. Il s’agit de Malika El Aroud et Fouad Belkacem.

Déchéance de la nationalité


Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration belge, a fait modifier la législation belge pour faciliter l’expulsion du territoire de «criminels ou de personnes dont le comportement dangereux aurait été prouvé et présenterait un risque risque pour la sécurité», même celles nées en Belgique. Depuis l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi en mai 2017, près de 200 personnes ont ainsi été expulsées, parmi celles-ci 31 étant nées en Belgique. Ce chiffre sera fort probablement majoré de deux, dans les prochains jours. Il s’agit de deux Belgo-marocains condamnés pour terrorisme: Malika El Aroud et Fouad Belkacem. Ils sont dans le viseur de Theo Francken, qui veut leur retirer le titre de séjour. Une décision sur laquelle devrait statuer prochainement la cour d’appel d’Anvers. Cependant, des recours judiciaires sont possibles, prenant en exemple plusieurs expulsions vers le Maroc qui ont été suspendues par le Conseil du contentieux des étrangers, invoquant des risques de torture, souligne la presse belge.

Recours possibles
Née en 1959 à Tanger, et condamnée à 8 ans de prison en 2010 pour ses recrutements de jihadistes à Bruxelles et dans toute l’Europe et pour avoir «diffusé durant des années l’idéologie du mouvement terroriste Al Qaïda (…) et financé la filière…», elle a purgé sa peine entièrement et depuis le 8 décembre 2016, Malika El Aroud était libre. Pas pour longtemps, celle qui a été surnommée «la Veuve noire du jihad» par la presse belge s’était vue plus récemment retirer la nationalité belge fin 2017, pour une nouvelle condamnation. Elle se trouve actuellement dans un centre fermé.

C’est la première femme occidentale à se faire une légende dans l’univers viril des terroristes. Elle a été l’épouse de Ahmad Abdessatar Dahmane, celui qui va faire d’elle la veuve d’un héros, étant l’un des assassins du commandant afghan Shah Massoud, . En plus de la veuve noire du Jihad, une autre personne pourrait tout aussi bien être concernée par l’expulsion. Il s’agit du fondateur et dirigeant du groupement jihadiste Sharia4Belgium, le Belgo-marocain Fouad Belkacem, dit «prédicateur de la haine». Celui-ci avait par ailleurs été condamné au Maroc pour trafic de stupéfiants et les autorités du Royaume n’avaient eu cesse de réclamer son extradition, en vain.

Fouad Belkacem, actuellement incarcéré dans la prison d’Hasselt, avait été condamné en janvier 2016 à douze ans de prison et 30.000 euros d’amende en tant que dirigeant du groupe terroriste, pour incitation à la haine à l’égard des non-musulmans.

Le Parquet général d’Anvers avait demandé fin juin 2018 de le déchoir de sa nationalité le présentant comme une menace permanente pour la sécurité publique. Le concerné avait demandé à la cour d’appel de rejeter cette demande, rappelant qu’il n’avait aucun lien avec le Maroc et que sa famille résidait en majorité en Belgique. Selon des déclarations de son avocat à la presse belge, Belkacem aurait même essayé de renoncer à sa nationalité marocaine.

Il n’aurait pas réussi en raison des «informations erronées données par le consulat marocain», explique-t-elle. Suite à plusieurs rebondissements et à différents reports, la Cour d’appel d’Anvers devrait statuer sur la la déchéance ou non de sa nationalité belge le 23 octobre

Articles similaires