Balade dans le royaume de Sindibad

Parc-Sindibad-maroc-hebdo

Mardi 8 septembre  2015, 16h30. Au  parc Sindibad,  en plein coeur  de Casablanca,  une maigre affluence se mesure  au nombre infime de voitures  stationnées à l’extérieur et à  l’intérieur du parking. Ce qui est  normal pour un jour de la semaine  à une heure où le soleil tape encore  très fort.

Pour les visiteurs qui décident de  se rendre au parc en voiture, deux  options s’offrent à eux. Ils peuvent  confier leurs véhicules aux gardiens  qui se trouvent à l’extérieur du parc  moyennant une somme d’argent  de 10 DH, ou se garer au parking  en déboursant 10 DH pour toute la  journée pour les personnes qui sont  venues spécialement visiter le parc  d’attraction et 20 DH pour ceux pour  qui Sindibad n’est pas la destination  principale. Au moment de payer,  un justificatif (ticket du parc) est  demandé au visiteur.

Une fois le véhicule confié aux bons  soins des gardiens, le visiteur n’a qu’à  suivre les autres ou demander son  chemin. Aucune indication n’éclaire  son chemin. Ce manque signalé à  un employé du parc, la réponse est:  «Oui, effectivement, mais qu’est-ce  que vous voulez? On est au Maroc».  A l’entrée, une grande affiche  indique les horaires d’ouverture et  de fermeture du parc. Sindibad est  accessible entre 10h et 20h. Encore à  l’extérieur du parc, on aperçoit déjà les différents engins qui se balancent  entre ciel et terre. Les cris des enfants,  entre angoisse et jubilation, nous  parviennent également pour annoncer  l’ambiance de ce haut lieu de distraction  que les Casablancais attendaient, avec  impatience, depuis des années et qui a  ouvert ses portes le 12 août 2015.

Des dirhams et des diamants
A l’entrée, un petit contrôle de sécurité  est effectué par de jeunes agents  avenants et souriants. Désormais, le  parc “mythique”, comme le qualifient  les promoteurs du projet, s’offre au  visiteur. Mais avant, il reste tout de  même à payer un droit d’entrée. Comme  c’est un jour de la semaine, le prix est  de 25 DH, pour une personne de plus de  150 cm. Les week-ends, les jours fériés et  pendant les vacances scolaires, il atteint  les 35 DH pour cette même catégorie de  personnes.

Une fois arrivés au guichet, les visiteurs  se perdent dans une réglementation qui  fixe les prix en fonction des tailles des  personnes. Aussi, c’est la gratuité pour  les moins de 90 cm, entre 20 et 25 DH  (selon qu’il s’agit d’un jour de la semaine  ou d’un jour férié) pour les personnes  qui mesurent entre 90 et 150 cm. Il  existe également des forfaits famille (2  adultes plus 2 enfants ou 1 adulte plus  3 enfants) qui vont de 75 à 90 DH. Les  personnes supplémentaires à ce forfait  payent entre 15 et 20 DH.

Ne sachant plus ce qu’elle a exactement  payé avec les 165 DH qu’elle a laissés à  la caisse, une mère de famille tente de  calculer ce que comprend cette somme.  En révisant ses comptes, elle comprend que la somme inclut les 75 DH du  forfait famille (2 adultes et 2 enfants)  auquel s’ajoute le forfait “Diamants”  qu’elle a choisi et qui est de 90 DH pour  un coffre de 20 diamants.

Attractions au prix fort
C’est avec ces derniers que ses enfants  auront accès aux jeux et autres  manèges. «Quand mes enfants ont  commencé à utiliser les diamants dont  nous disposons, on s’est rendu compte  qu’ils n’étaient pas suffisants parce  90 DH pour deux enfants donne accès  à un nombre limité de jeux», nous  confie cette maman rencontrée, une  deuxième fois, à l’intérieur du parc.

Pour Ouafaa et Kaoutar, deux  adolescentes qui visitent le parc pour  la première fois, elles n’ont pu essayer  que “Le serpent”, l’une des attractions  les plus prisées de cet endroit. «Nous  n’avons pas les moyens de nous payer  plus de jeux. Je trouve que Sindibad est  un peu cher pour nous. En plus, nous  sommes un peu déçues par ce que nous  avons découvert. Nous avons tellement  attendu la réouverture du parc, et au  final le résultat est en deçà de ce que  nous espérions… Mais disons que c’est  mieux que rien», affirment les deux  jeunes filles, sourire aux lèvres.

Dans les allées du parc, une faune  variée de promeneurs peuple l’espace.  Des familles, des couples, des bandes  d’amis déambulent à la recherche  des attractions qui leur conviennent.  Ils marchent, se prennent en photo,  jouent, mangent… Dans les différents  espaces qui s’étalent sur 32 hectares  les visiteurs ont à leur disposition  une panoplie d’espaces différents:  un espace dédié aux loisirs, un parc  entièrement consacré aux animaux,  un parc écologique mais aussi des  boutiques souvenirs, des restaurants et des Kiosques à sandwiches.  Néanmoins, sous un soleil de plomb,  il est impossible de trouver un endroit  ombragé ou s’abriter, sauf à l’intérieur  des deux boutiques “Afrika Souk” et  “Mille et une choses” ou encore dans  les espaces de restauration.

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En mal d’animaux
Pour les visiteurs avides de sensations  fortes, différentes attractions s’offrent  à eux: “Le serpent”, “Aïn Rokh”, “Al  mouja”, “Tapis volant”, “Sibabor”,  “Le vertige”, “Le tourbillon”, “Les  fous du volant”…. Néanmoins tout le  monde ne peut pas accéder à tous les  jeux. Le règlement intérieur impose  aux joueurs potentiels de répondre  à un certain nombre de critères pour  pouvoir utiliser les jeux. Des consignes  de sécurité accompagnent chaque  attraction. Il y est indiqué la mesure et  le poids à avoir et ne pas dépasser ainsi  qu’une liste d’interdits à respecter.

Pour ceux qui aiment les animaux,  la bonne nouvelle c’est que le parc  animalier n’est pas payant. Pour  retrouver cet espace il faut le chercher  sur le plan, qui est à solliciter à l’entrée  du parc, ou tout simplement demander  son chemin à un employé, comme  le fait la majorité des visiteurs, en  l’absence de panneaux d’information  et d’orientation. A l’entrée de ce zoo  à ciel ouvert trône la vieille statue de  Sindibad qu’on croyait détruite. Elle  a juste été déplacée à l’intérieur et  remplacée par un Sindibad plus jeune  et habillé différemment.

Plus on avance dans cette zone, plus le  cris des animaux se font plus forts. Près  des petits lacs où vivent des volatiles  de différentes espèces, le chant de ces  animaux ou plutôt le bruitage dépasse  le nombre d’individus visibles à l’oeil  nu. Et c’est en s’approchant pour  chercher à voir ces oiseaux que l’on se  rend compte que le bruit émane des  amplificateurs déposées ici et là pour  créer l’ambiance du zoo.

Un peu plus loin, en aperçoit deux  girafes et quelques autruches.  Beaucoup d’espace vide attend  encore à être occupé par des espèces  animales. Les visiteurs, constatant ce  manque flagrant d’animaux, prennent  les choses avec humour et espèrent en  voir davantage dans l’avenir. «C’est ce  qu’il appellent un zoo ? Décidément, les  animaux ne trouvent pas leur bonheur  au Maroc, (en faisant référence au zoo  de Aïn Sebaâ)», ironise une femme,  d’une cinquantaine d’années. Et de  se rattraper: «Mais je suis sure qu’il y  en aura plus dans les mois à venir».  En attendant, le tigre blanc à rayures  noires attire enfants et adultes. Il se  prélasse avec nonchalance, alors que  l’amplificateur du son se charge de  rauquer à sa place.

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