Samedi 17 juillet 2025 au stade Moulay Abdellah de Rabat. Malgré les milliers de supporters venus assister à la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), l’enceinte est moins bouillante que prévu. Et pour cause, le Maroc, pays hôte emmené par Walid Regragui, a été une fois de plus éliminé prématurément. La coupe ne restera donc pas à la maison. Si le scénario que vous venez de lire relève pour l’instant, heureusement, de la fiction, beaucoup de Marocains commencent déjà à s’interroger sur la capacité des Lions de l’Atlas à saisir l’occasion en or de jouer la CAN à domicile pour pouvoir remporter le titre tant attendu depuis 1976.
Après la débâcle de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire et l’effritement du capital confiance que possédait Walid Regragui auprès du public, les matchs amicaux du 22 et 26 mars 2024 face à l’Angola et la Mauritanie devaient permettre au technicien de redorer son blason et de démonter les critiques sur son incapacité à trouver des solutions sur le plan offensif. La liste des convoqués renforçait davantage cet espoir, avec l’écartement de plusieurs noms dont le rendement était en deçà des attentes lors de la dernière CAN, comme Romain Sais, Selim Amellah et Amine Harit, et l’arrivée en grande pompe de plusieurs nouveaux visages, comme le milieu offensif du Real Madrid, Brahim Diaz.
Mais au final, ce fut un pétard mouillé. Face à l’Angola, les Lions doivent leur petite victoire pas du tout convaincante (1-0) à un but contre son camp d’un défenseur adverse. Face à la Mauritanie, c’était pire: un nul 0-0 au bout d’une purge footballistique, et des supporters qui quittent les gradins quinze minutes avant la fin du match. Sur les réseaux sociaux, les critiques déferlent. “On a des joueurs de classe mondiale, mais on a un entraîneur sans imagination”, déplorent les fans des Lions.
«Ces matchs amicaux sont l’occasion de trouver des solutions offensives face à des équipes africaines maîtrisant les plans défensifs», explique Walid Regragui en conférence de presse après le nul. Mais jusqu’à quand continuera-t-il à tester? Pourquoi n’a-t-il pas pu trouver des solutions dès l’élimination de la CAN face à l’Afrique du Sud deux mois? Et surtout, a-t-il les moyens de trouver ces solutions?
Face à cette situation, beaucoup craignent un scénario Djamel Belmadi bis. Profitant de son titre de champion d’Afrique remporté en 2019, l’ex-sélectionneur de l’Algérie est resté en poste malgré l’élimination au premier tour de la CAN 2022 et des éliminatoires du Mondial 2022. Il aura fallu un troisième échec à la CAN 2024 pour qu’il soit démis de ses fonctions. À son instar, Walid Regragui aurait-t-il obtenu l’immunité après son exploit au Qatar?
Quoi qu’il en soit, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, a déjà remercié l’ex-sélectionneur Vahid Halilhodzic à trois mois de la Coupe du monde. Il est donc bien capable de récidiver à 16 mois de la prochaine CAN à domicile. Une décision qui, si prise, devra redonner espoir de voir le capitaine des Lions soulever de le trophée au stade Moulay Abdellah, le 17 août 2025.