Attentat de Paris : réactions des candidats à la présidentielle

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L'attentat perpétré jeudi soir sur les Champs Elysées qui a coûté la vie à un policier a fait réagir plusieurs candidats de la présidentielle française, dont le premier tour est prévu dimanche. Les divers candidats qui, à l'annonce du drame, avaient fait part, la veille, de leur émotion face à cette nouvelle attaque terroriste, ont peaufiné leur réaction ce vendredi, alors que s’achève la campagne. Trois d’entre-eux, Emmanuel Macron , Francois Fillon et Marine Le Pen avaient annoncé la veille qu’ils allaient suspendre leur campagne.

Dans une déclaration vendredi, Marine Le Pen a déploré que "depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous perdions" la "guerre" contre le terrorisme. La candidate du Front national a appelé à la restauration effective des frontières, « le traitement administratif ou pénal immédiat des fichés S », la mise en œuvre de « l'expulsion immédiate des fichés S étrangers et l'engagement de procédure accélérée de déchéance de nationalité pour les fichés S binationaux et leur expulsion immédiate dans leur pays d'origine."

"Nous sommes en état d’urgence et il ne sera pas levé avant longtemps. Nous sommes dans une guerre qui sera longue", a déclaré, de son côté, François Fillon.

« Il faut changer d'échelle, nous réarmer sur les voies sécuritaires, militaires et diplomatiques", a-t-il dit, affirmant que « notre ennemi à un nom : l'islamisme radical, il a un visage celui de la haine, il n'a qu'une obsession, la terreur. Notre réponse doit être globale et totale. C'est eux ou nous", a ajouté le candidat de la droite en promettant de consolider les ressources aussi bien humaines que financières des services de sécurité.

Pour sa part, Emmanuel Macron a accusé la candidate du Front national de tenir un discours "irresponsable et mensonger" à propos du terrorisme.

"Marine Le Pen n'est pas celle qui pourra protéger nos concitoyens", a-t-il déclaré sur RTL, jugeant "ridicule" le rétablissement des frontières qu'elle propose. "Mettre tous les fichés S en prison n'a aucun sens", a-t-il ajouté, rappelant qu’il s’est « suffisamment battu contre la déchéance de nationalité » et que proposer la déchéance de nationalité, « c'est faire preuve de démagogie".

Jean-Luc Mélenchon, qui a décidé de ne pas suspendre sa campagne, contrairement à Marine Le Pen, François FIllon et Emmanuel Macron, a affirmé que "les valeurs républicaines exigent que l'on achève dignement cette campagne".

"Notre premier devoir est que chaque citoyen tienne sa place. Le monde entier nous regarde. Notre premier devoir est un devoir de sang-froid, ne pas céder à la panique (...) Et par dessous tout, éviter les polémiques grossières ».

Le candidat de « la France insoumise » a appelé à mettre terme aux polémiques "et notamment celles contre les responsables actuels du pays".

"A la fin, c'est la démocratie qui triomphera", a-t-il ajouté, appelant l’ensemble des candidats à maintenir leurs réunions publiques prévues ce vendredi après-midi. "Nous devons tous faire la démonstration que nous ne sommes pas intimidés par les tueurs", a-t-il soutenu.

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